JUSTICE - Le tribunal correctionnel de Rochefort a décidé ce jeudi d'autoriser le coq Maurice à continue à chanter. Les plaignants devront même verser 1.000 euros de dommages et intérêts à la propriétaire de l'animal.
Une joie pour les propriétaires du galliforme. La justice a tranché et non, le coq Maurice n'est pas condamné à l'exil et pourra continuer à réveiller de ses chants intempestifs les voisins de sa propriétaire sur l'île d'Oléron. Le tribunal de Rochefort (Charente-Maritime) a en effet tranché ce jeudi et c'est par la voie des avocats que la nouvelle, bonne pour certains et mauvaise pour d'autres, est tombée.
"Maurice a gagné (et) les plaignants devront verser à sa propriétaire 1.000 euros de dommages et intérêts", a déclaré Me Julien Papineau, défenseur de la propriétaire du volatile Corinne Fesseau, à l'AFP.
"Je suis sans voix. On leur a volé dans les plumes. C'est une victoire pour tous les gens dans la même situation que moi. J'espère que cela fera jurisprudence pour eux", s'est félicitée Corinne Fesseau au côté de son avocat devant le tribunal de Rochefort.
"Tout le monde va être protégé derrière : les cloches, les grenouilles...", a-t-elle ajouté, en allusion aux autres querelles de voisinage liées au bruit qui émeuvent depuis quelque temps le monde rural, opposant souvent gens du cru et néo-ruraux.
"Pourquoi pas une loi Maurice pour protéger tous les bruits ruraux ?", a-t-elle lancé.
Me Papineau a expliqué que sa victoire tenait notamment au fait "qu'en droit français, il faut faire la preuve d'une nuisance et elle n'a pas été faite".
Ni les plaignants, ni leur défenseur n'étaient présents.
Ils voulaient faire "éloigner l'animal ou le faire taire"
Symbole des difficultés de cohabitation dans les campagnes entre les gens du cru et les néo-ruraux de tout poil - retraités, vacanciers ou urbains fuyant les villes - le conflit du coq Maurice avait débuté par une plainte banale pour trouble anormal du voisinage. Elle avait été déposée par un couple d'agriculteurs retraités domicilié en Haute-Vienne, incommodés par le chant trop matinal de Maurice près de leur résidence de vacances.
Les plaignants demandaient que la justice donne 15 jours à la propriétaire de Maurice, Corinne Fesseau, issue d'une vieille famille oléronaise, pour éloigner l'animal ou le faire taire. Avec en cas de refus, 150 euros d’astreintes quotidiennes ainsi que 1.000 euros de dommages et intérêts aux retraités.
Accusé de "nuisances sonores"
Lors de l'audience le 4 juillet, Maurice a été accusé d'être une "nuisance sonore". "Le coq, le chien, le klaxon, la musique, c'est le dossier du bruit", avait affirmé Me Vincent Huberdeau, avocat des plaignants, en refusant l'idée du procès "de la ville contre la campagne", d'un "conflit entre citoyens bobos et ruraux". D'autant, disait-il, que Saint-Pierre-d'Oléron, avec près de 7.000 habitants en hiver et 35.000 en été, n'est pas vraiment la campagne.
"Je ne suis pas une ville, je suis une petite commune", réplique le maire DVD Christophe Sueur. "On a toujours vécu avec des potagers, des poulaillers, on a une vie plutôt traditionnelle".
Le procès n'est en tout cas pas le dernier du genre puisque dans les Landes, le tribunal de Dax se penchera début octobre sur le cas de canards et d'oies accusés de caqueter trop fort.
Les animaux et leurs chants et cris divers s'inviteront donc encore dans les salles d'audience.
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