DYSFONCTIONNEMENTS - Un mois et demi après l'incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame, le journal Le Monde a mis au jour des failles importantes dans l'organisation de la sécurité incendie du monument. L'enquête est toujours en cours.
L'enquête sur les causes de l'incendie de la cathédrale Notre-Dame n'en est qu'à ses débuts. S'il est bien trop tôt pour établir les responsabilités, d'étranges dysfonctionnements se font déjà jour. Ainsi, le journal Le Monde explique ce samedi que le système chargé de la protection incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris souffraient de failles nombreuses : un effectif réduit, un dispositif parfois défaillant et des personnels, pour certains, peu formés.
Des employés en sous-effectif
Selon les informations divulguées par le quotidien, c'est en 2014 que la société privée Elytis, spécialisée dans la sécurité et le gardiennage, s’installe dans le monument historique le plus visité d’Europe. Deux personnes sont alors prévues pour chaque vacation. La première a pour rôle de veiller sur le Système de sécurité incendie, qui s'allume en cas de feu, quand la deuxième fait des rondes afin de pouvoir accéder à n’importe quel lieu en moins de cinq minutes. Sauf que depuis, ce dispositif a changé. Lors de l'incendie, il n’y avait ainsi plus qu’un seul spécialiste de la sécurité pour faire ce travail, épaulé par un employé de la cathédrale. En plus de rendre impossible tout repérage des lieux, les agents ne peuvent plus prendre l’air, à moins de laisser le système de surveillance hors de leur vue. Autre problème : l'appareil lui même souffrait de dysfonctionnement, affirme le Monde. Par exemple, selon des documents que s’est procuré le quotidien, le 9 février 2015 un déclencheur manuel renvoyait au " magasin" alors qu’il avait été activé dans la tour.
Enquête | A Notre-Dame de Paris, les failles de la protection incendie https://t.co/cMzgor713r — Le Monde (@lemondefr) 1 juin 2019
Dans les témoignages récoltés par nos confrères, c'est cette suppression de poste qui est la plus critiquée. Et pourrait avoir eu des conséquences graves le lundi 15 avril, lorsque le feu a éclaté dans la cathédrale. Ce que les enquêteurs de la police judiciaire devront désormais confirmer. Le Monde reconstitue en effet les trente minutes les plus critiques pour ce bâtiment. Le lundi en question, il n’y avait qu’un seul salarié d’Elytis présent devant ce dispositif "pas 100% fiable". Et qui plus est un débutant. Il n’avait travaillé que trois jours dans la cathédrale, affirme le journal, sans jamais avoir eu le temps de faire le tour complet du bâtiment.
A 18h17, ce 15 avril, il contacte donc un agent d’astreinte en voyant un voyant "feu combles nef/sacristie " s’allumer avec un code correspondant. Mais l'interprétation de ce code tarde. Ancien policier, l'agent d'astreinte tente de trouver le lieu d'où l'alerte est partie - notamment en inspectant la sacristie. Mais pour lui, rien à signaler. Comme l'alerte se poursuit, l’évacuation des lieux est ordonnée 6 minutes plus tard. Parallèlement, le gardien de la cathédrale demande au salarié chargé de la sécurité d’appeler son responsable afin d’avoir des précisions sur le code qui s’est affiché sur l’écran au moment où l’alerte a été donnée. Il est 18h43 lorsque l’interlocuteur au téléphone explique que le code désigne les combles de la nef. La haut, le feu a déjà commencé à dévorer les poutres de la "forêt". Et ce n'est qu'à 18h48 que le PC sécurité alerte enfin les pompiers, affirme encore le quotidien. Soit 31 minutes après le premier signal. Bien trop tard pour que les pompiers espèrent sauver la charpente historique en intervenant pourtant rapidement.
Autre faille : la surveillance des chantiers. "Contrairement à ce qui a pu être dit, personne n’allait vérifier le chantier après le départ des ouvriers ", indique un agent de la cathédrale cité par Le Monde. Plus dramatique encore, d'anciens chefs d’équipe de l’entreprise du PC sécurité disent avoir alerté à plusieurs reprises leur hiérarchie et la direction régionale des affaires culturelles. Mais pour seule réponse, voilà ce qu’ils auraient reçu : "La cathédrale est debout depuis plus de huit cents ans, elle ne va pas brûler comme ça." Contactée par nos confrères du Monde, la direction régionale des affaires culturelles (DRAC), chargée du dossier, n'a pas donné suite.
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