Incidents à répétition au procès des attentats de 2015 : Ali Riza Polat expulsé de l'audience

Publié le 2 décembre 2020 à 19h20
Incidents à répétition au procès des attentats de 2015 : Ali Riza Polat expulsé de l'audience

JUSTICE - Après une série d'incidents ce mercredi - jour de la reprise du procès - le président de la cour d'assises spéciale a ordonné l'expulsion d'Ali Riza Polat. Le procès se poursuivra ce jeudi avec la suite des plaidoiries des parties-civiles.

Les policiers de l'escorte, cagoulés et armés l'ont sorti du box vers 16 heures. Ce mercredi, alors que le procès des attentats de janvier 2015 venait de reprendre après de nombreuses suspensions dues d'abord aux cas de Covid chez plusieurs accusés, le président de la cour d'assises spéciale, Régis de Jorna a ordonné l'expulsion du principal d'entre eux.

Ali Riza Polat - souffrant de complications dues au Covid - avait pourtant été jugé capable de comparaître. Son avocate avait obtenu qu'il puisse sortir à tout moment du box pour se rendre aux "toilettes" et qu'il dispose d'une poubelle à ses côtés en cas de "vomissements". La reprise, avec les plaidoiries des avocats de la partie civile semblait donc en bonne voie... jusqu'à un premier incident.

"Je m'en bats les c. d'écouter ces salades"

En fin de matinée, alors que Me Amélie Tripet, avocate de Michel Catalano, propriétaire de l'imprimerie de Dammartin-en-Goële, plaide, Ali Riza Polat se met à vomir bruyamment. "S'il vous plait" intervient le président. L'accusé lance :" Tout ce que je demande c'est d'aller à l'hôpital. Je m'en bats les c. d'écouter ces salades".  Le président menace alors une première fois de l'expulser.

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Me Casubulo-Ferro, avocat de l'imprimeur aussi et de son salarié Lilian, succède à sa consoeur. Lui aussi est interrompu. "J'ai vomi de la bile! J'ai rien dans le ventre" crie l'accusé avant de dire quelques grossièretés. "La moindre insulte monsieur, je vous expulse !" , prévient le président. Ali Riza Polat réplique : "C'est incroyable, on est dans le pays des Droits de l'homme. Ça fait un mois que je vomis comme ça !". "Vous vous taisez où je vous expulse. Si vous intervenez de nouveau, je vous expulse, c'est clair et c'est net", prévient à nouveau le président.  Les plaidoiries de la partie civile se poursuivent un temps, jusqu'à un nouvel incident… 

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Vrais symptômes ou "malade imaginaire"

Après la pause méridienne  Ali Riza Polat disparaît dans le box. Son avocate évoque une perte de connaissance. Le président suspend à nouveau, "pour voir ce qu'il en est". Me Mouhou, interrompu dans sa plaidoirie semble excédé. Dans la matinée, il avait traité Ali Riza Polat de "malade imaginaire". 

SImulation ou pas? A la reprise de l'audience en tout cas, le président très énervé déclare: " Monsieur Polat, nous avons vu avec quelle rapidité vous vous êtes relevé quand nous avons annoncé la suspension. Un policier de l'escorte nous a dit que vous vous étiez allongé sur le banc pendant la plaidoirie. C'est une tentative de perturber ce procès et cette tentative entraînera l'expulsion si cela se reproduit." Puis il ajoute : "Monsieur Polat, si vous êtes dans cet état-là c'est parce que vous refusez de prendre le traitement. Ce procès doit continuer et va continuer". Selon le président, Ali Riza Polat a en effet refusé de prendre l'anti-vomitif qui lui avait été prescrit au motif qu'il ne voulait pas "servir de cobaye".

"Vous ne me parlez pas comme ça!"

Nouvelle suspension. Nouvel incident après quelques minutes. Ali Riza Polat demande s'il peut s'allonger sur le banc des accusés. Le président refuse, le menace de l'expulser et le fait menotter avant de demander à l'escorte de le désentraver car son avocate n'est pas présente dans la salle. Quand celle-ci arrive, Régis de Jorna lui expose la situation :" : M. Polat veut s'allonger. Il est hors de question qu'il s'allonge. Il a un traitement, soit il le prend, soit il ne le prend pas. Mais il ne s'allonge pas sinon il sera expulsé. Il refuse de se soigner". Me Coutant-Peyre rétorque que son client est "malade comme un chien", "qu'il crache de la bile". Puis elle lâche au président: "Ca suffit". "Vous ne me parlez pas comme ça !" la reprend le président. 

Là, Ali Riza Polat explose et se met à hurler. "Vous faites que de mentir depuis le début !". C'est la goutte d'eau. Le président ordonne l'expulsion. Ali Riza Polat est à nouveau menotté. Il est sorti du box par l'escorte. 


Aurélie SARROT

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