INTIMIDATIONS - 120 heures de travail d'intérêt général ont été requises contre un quinquagénaire. Ce dernier aurait menacé des infirmières si elles ne déménageaient pas de chez elles par crainte d'une propagation du coronavirus.
Un homme de 57 ans, auteur présumé d'un mot menaçant adressé fin mars à des infirmières, à Bayonne, leur ordonnant de déménager par crainte d'une propagation du Covid-19, a été jugé jeudi par le tribunal de cette ville. Le ministère public a requis à son encontre 120 heures de travail d'intérêt général (TIG), à réaliser au sein du centre hospitalier de Bayonne, assorti d'un sursis de trois mois d'emprisonnement en cas de non-respect de la peine.
Poursuivi pour "violences sur un professionnel de santé sans incapacité de travail", il est soupçonné d'avoir, le 29 mars dernier, en plein confinement et avec le concours de deux autres complices et voisins, placardé des mots anonymes adressés à trois infirmières vivant dans la même résidence, quartier Arrousets à Bayonne.
Lire aussi
Confinement : le retour des corbeaux
Lire aussi
Relaxe pour le couple de propriétaires accusés d'avoir harcelé une infirmière pendant le confinement
Lire aussi
Ségur de la Santé : alors que les soignants redescendent dans la rue, où en sont les négociations ?
"Ce dossier est celui de la médiocrité, de l'égoïsme et de la lâcheté"
Les messages, affichés sur les pare-brises de voitures, sur les boîtes aux lettres ou même sur les portes des soignantes, les priaient de quitter les lieux "sans rien demander, ni se plaindre" pour éviter de propager le virus dans le voisinage."Ce dossier est celui de la médiocrité, de l'égoïsme et de la lâcheté", a asséné le ministère public devant le tribunal.
Si les deux premiers mis en cause, un couple, avaient reconnu les faits et accepté la même peine de TIG lors d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), le plaider coupable à la française, le troisième suspect entendu jeudi 2 juillet à Bayonne continue de nier sa responsabilité. Son avocat, Me Philippe Gensse, a plaidé la relaxe, évoquant le manque de "preuves matérielles" et notamment l'absence d'empreintes digitales de son client sur lesdits mots. La décision a été mise en délibéré au 10 septembre.