JUSTICE – Arrêtés mardi matin après des années d’enquête, un chef d’entreprise de 71 ans et une femme de 56 ans ont été entendus par un juge d’instruction. Selon nos informations, ils ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs terroristes, d'infraction à la législation sur les explosifs en relation avec une entreprise terroriste, de menace de destruction par un moyen dangereux sous conditions en relation avec une entreprise terroriste. En 2003-2004, ils avaient menacé de faire sauter des voies ferrées. Leurs motivations auraient été uniquement crapuleuses, selon les enquêteurs.
"Mon gros loup" est, selon toute vraisemblance, démasqué. Le groupe, qui - sous ce pseudo - avait menacé l'Etat français de faire exploser des bombes sur le réseau ferré il y a près de 15 ans est désormais connu. Selon nos informations, les deux suspects arrêtés mardi matin ont été mises en examen des chefs d'association de malfaiteurs terroristes, d'infraction à la législation sur les explosifs en relation avec une entreprise terroriste, de menace de destruction par un moyen dangereux sous conditions en relation avec une entreprise terroriste. L'homme a été placé sous mandat de dépôt, la femme a été placée sous contrôle judiciaire conformément aux réquisitions du parquet.
Les deux suspects sont une femme de 56 ans et un chef d’entreprise de 71 ans. Alors que le dossier avait été mis de côté depuis plus d'une décennie, c’est après avoir réussi à faire le lien entre l'ADN d'un des suspects et celui retrouvé sur le carton d'une bombe artisanale découverte à l’époque que les enquêteurs ont pu relancer l’affaire et procéder à des interpellations.
Entre 2003 et 2004, le groupe, qui s’était baptisé AZF, avait menacé de poser des bombes sur les rails via des courriers envoyés à l’Elysée et au ministère de l’Intérieur. Sur les indications du groupe, qui communiquait via des petites annonces codées dans Libération au nom de "Mon gros Loup" (le ministère de l’Intérieur était appelé Suzy), des explosifs sophistiqués avaient été découverts sous le ballast de la ligne Paris-Toulouse au niveau de Folles (Haute-Vienne). Les suspects auraient élaboré leur plan au sein d'une entreprise de traitement d'eau de l'Yonne.
Selon des sources proches du dossier, la menace était motivée par des raisons financières plus que politiques. Le groupe AZF réclamait une rançon, de 4 millions de dollars et 1 million d'euros. Il n'en récupérera finalement pas le moindre centime. Une information judiciaire avait été ouverte le 18 février 2004 pour des chefs d'association de malfaiteurs terroriste, menaces de destruction et infraction à la législation sur les explosifs en relation avec une entreprise terroriste.