INFO TF1 - Fraude au chômage partiel : les escrocs s’offraient des Ferrari et des Porsche avec l’argent de l’État

par Georges BRENIER Georges Brenier
Publié le 10 décembre 2021 à 16h29
INFO TF1 - Fraude au chômage partiel : les escrocs s’offraient des Ferrari et des Porsche avec l’argent de l’État

Source : AFP

ESCROQUERIE - L’affaire illustre une nouvelle fois les trous béants laissés dans les raquettes de l’État. D’après nos informations, sept personnes ont été interpellées cette semaine en Moselle, toutes soupçonnées d’avoir arnaqué l’État en détournant les aides au chômage partiel. Montant du préjudice : 800.000 euros, volés avec une simplicité enfantine.

Une nouvelle fois, l’État n’y a vu que du feu. Pendant des mois de crise sanitaire, des escrocs en ont profité pour vider allégrement les caisses publiques, en prétextant souffrir terriblement du Covid-19.

Dernier épisode en date : les 7 suspects interpellés mardi 7 décembre par la police judiciaire de Nancy et le Groupe interministériel de recherches (GIR) de Metz. Qualifiés pour certains d’"escrocs de haut vol" par les limiers de la lutte contre les fraudes fiscales, le petit groupe est soupçonné d’avoir détourné le plus facilement du monde 800.000 euros.

Les policiers se sont mis sur leur piste en avril dernier. Les autorités avaient alors vent de demandes suspectes au titre du chômage partiel, un dispositif de 35 milliards d’euros d’aide déjà "siphonné" par de nombreux aigrefins depuis l’apparition du Covid-19.

Les enquêteurs repéraient vite deux sociétés de Moselle, dont un restaurant, demandeuses d’indemnisation pour des employés aux noms identiques, sur des périodes presque copiées-collées.

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Des bolides de luxe à la clé

Les investigations permettaient d’établir que les escrocs présumés ont usurpé l’identité de 98 sociétés et employés, se faisant chaque fois passer pour des entreprises en grande souffrance financière à cause du virus. Sans jamais attirer l’attention des services publics, jusqu'à ce que la sonnette d’alarme soit enfin tirée.

D’après les calculs de la PJ de Nancy, 800.000 euros ont ainsi été détournés des caisses de l’État. Des voyous spécialisés dans le blanchiment se chargeaient ensuite de réinjecter l’argent volé dans l’économie légale.

Les suspects, visiblement vite remis de leurs frayeurs liées au Covid-19 et rassurés sur la santé de leurs entreprises, ont vu les choses en grand, sans grand scrupule : ils ont multiplié les achats de bolides de luxe, des Ferrari et des Porsche, pour une addition totale de 600.000 euros. La Ferrari achetée grâce aux deniers de l’État valait à elle seule 260.000 euros.

Au total, 10 voitures et 2 motos ont été saisies par la justice, ainsi que 25.000 euros bloqués sur des comptes bancaires. 

Après deux jours de garde à vue, cinq des arnaqueurs présumés ont été mis en examen et incarcérés.


Georges BRENIER Georges Brenier

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