EXCLUSIF - Dans deux récentes notes confidentielles que nous nous sommes procurées, la "police des polices" recense un usage des armes à feu en nette hausse depuis le début de l’année dans les rangs policiers. Elle s’alarme aussi des 94% de tirs accidentels avec les nouveaux fusils d’assaut.
Les policiers français font de plus en plus souvent usage de leurs armes. Mais pas toujours correctement. Voilà le portrait mitigé dressé par deux notes écrites les 3 et 18 juillet derniers par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Cinq mois alors après la promulgation d’une nouvelle loi assouplissant les règles de la légitime défense pour les policiers, le premier constat est implacable : le nombre de tirs policiers est en nette augmentation. Au cours du 1er semestre 2017, 192 tirs ont été recensés au total. La hausse par rapport à la même période en 2016 est significative : +39%.
Plus impressionnant encore, les "tirs d’intimidation ou de sommation" explosent : +89%. Des situations de légitime défense où les fonctionnaires préfèrent tirer en l’air ou vers le sol plutôt qu’en direction de leurs agresseurs (policiers encerclés, suspects armés de barres de fer, souvent cagoulés, etc.). Des tirs "justifiés et justifiables", insiste l’IGPN.
Une nouvelle loi peu utilisée
Les scénarios de tirs directement vers des assaillants restent stables : 19 tirs sur des "personnes dangereuses (…) armées ou apparemment armées" au premier semestre, contre 17 l’an dernier. Concrètement, les agents tirent donc sur leurs agresseurs en tout dernier recours.
Les coups de feu en direction de "véhicules en mouvement" - avec souvent au volant des chauffards qui, en voulant prendre la fuite, tentent de percuter les fonctionnaires – augmentent eux aussi sans ambiguïté : +32,6%.
Etonnamment, les nouveaux textes – réclamés depuis des années par une majorité de policiers – ne semblent guère liée à ces tendances. Depuis janvier, deux cas seulement d’usages d’armes à feu rentrent en effet dans ce cadre législatif plus souple. Contactés par TF1, plusieurs hauts responsables policiers rappellent en revanche la hausse très forte des agressions contre les fonctionnaires.
Une "réelle inquiétude" sur les armes longues
C’est le point noir du document de l’IGPN. Le nombre de tirs effectués "par imprudence" avec des armes longues (fusils d’assaut G36, pistolet mitrailleur Beretta 12SD, etc… qui équipent les équipages de "primo-intervenants" depuis les attentats sanglants de 2015) est une "réelle inquiétude".
Depuis le 1er janvier, 19 tirs ont été recensés au total. 18 d’entre eux (soit 94,7%) étaient accidentels. Heureusement sans faire pour l’heure le moindre blessé. Les 'bœufs-carottes" pointent du doigt un "défaut de maîtrise d’armes plus complexes et encombrantes" : sélecteur mis en position "rafale", chargeur non retiré, culasse bloquée à cause d’un mauvais geste, etc.
"Une ou plusieurs erreurs, souvent cumulées dans les procédures de mise en sécurité, sont à l’origine des coups de feu, précise la note, qui évoque aussi "une méconnaissance bien plus étendue en matière de sécurité lors de la manipulation des armes". Le constat est sans appel : "Les agents sont mal à l’aise avec ces armes". L’IGPN milite dès lors pour des stages plus longs et plus fréquents afin de mieux former les policiers à ces nouveaux (et dangereux) outils. Ces tirs accidentels à répétition nécessitent "une exigence accrue et une vigilance à renforcer".
Animaux incontrôlables
De façon plus anecdotique, les agents sont de plus en plus souvent amenés à tirer sur des animaux : + 36,1%. Un chiffre qui s’explique en grande majorité par deux phénomènes : l’apparition de plus en plus fréquente dans les villes de sangliers ou de renards à la recherche de nourriture, mais aussi l’acquisition (illégale) par des particuliers d’animaux sauvages comme des singes ou des fauves, souvent violents et incontrôlables.
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