INFO TF1-LCI - Le voleur des boîtes aux lettres parisiennes sous les verrous

par Georges BRENIER Georges Brenier
Publié le 10 juillet 2020 à 10h32
INFO TF1-LCI - Le voleur des boîtes aux lettres parisiennes sous les verrous

Source : Illustration/istock

BANDITISME - Il avait pourtant juré qu’on ne l’y reprendrait plus. D’après nos informations, un cambrioleur multi-récidiviste a été arrêté en début de semaine par la police judiciaire parisienne. Sa spécialité : dérober les clefs d’appartements laissées imprudemment dans des boîtes aux lettres...

Dans le petit milieu du cambriolage, il était considéré comme l’un des plus “talentueux” de sa catégorie. Le parcours de cet homme de 34 ans s’est pourtant brutalement arrêté lundi dernier, pris en “flag” par la Brigade de répression du banditisme (BRB) de la PJ parisienne. Les policiers spécialisés étaient sur sa piste depuis plusieurs semaines. Il faut dire que ce suspect multipliait les casses dans la capitale… sans jamais rien casser.

 

Les limiers de la BRB le soupçonnent d’être derrière dix récents cambriolages d’appartements à Paris et dans sa proche banlieue. Leur “client” avait une méthode aussi efficace que bien rodée. Grâce à un badge magnétique obtenu sous le manteau, il s’introduisait dans presque n’importe quel immeuble sans avoir à passer par la case digicode. Une fois dans le hall, muni cette fois d’une clef dite “pass PTT” (Postes Télégraphes et Téléphones), il ouvrait une à une les boîtes aux lettres des habitants des lieux, le plus tranquillement du monde. Au fil des années, les alertes n’ont visiblement guère changé les mauvaises habitudes : nombre de locataires et propriétaires continuent à y laisser la clef de leur appartement. 

Un Arsène Lupin très discret

Le cambrioleur présumé n’avait alors pas besoin de défoncer porte ou serrure. Il pouvait entrer dans n’importe quel appartement tout en douceur, sans jamais attirer l’attention des voisins. Une fois à l’intérieur, il “picorait” les objets de valeur : bijoux, montres, etc… L’appartement était laissé dans son état, rien n’était déplacé. A tel point que les propriétaires des lieux ont parfois mis beaucoup de temps à comprendre qu’ils avaient été cambriolés. D'autres ont pu croire que leur gardien ou leur femme de ménage avait fait le coup.

 

En tombant lundi après-midi dans le XIIème arrondissement de la capitale sur leur Arsène Lupin du XXIème sicèle - muni de papiers d'identité bidons et roulant sur un scooter faussement immatriculé -, les policiers de la BRB ont retrouvé plusieurs bijoux et montres dérobés. Un deuxième suspect a par ailleurs été interpellé, soupçonné, lui, d’avoir joué le rôle de receleur. Ce "fourgue" âgé de 64 avait pignon sur rue : sa boutique très officielle de vente et d’achat d’or et de montres se trouve tout près de l’avenue des Champs-Elysées.

 

En garde à vue, le discret “casseur” n’a pas trouvé bonne l’idée de parler. Mutique tout au long de ses interrogatoires face aux enquêteurs, il a depuis été placé en détention provisoire, en attendant son procès en comparution immédiate, programmé à la fin du mois de juillet.

 

Son arrestation lundi dernier l’a malheureusement empêché de se rendre au Tribunal judiciaire de Paris : il devait en théorie être condamné ce jour-là pour des faits similaires commis il y a quelques années. Lors de son procès, il avait pourtant juré au tribunal que cette manie de chercher les clefs dans les boîtes aux lettres était de l’histoire ancienne, et qu’il avait refait sa vie de façon honnête, comme serveur dans un restaurant. Sans badge magnétique ni clef passe-partout...


Georges BRENIER Georges Brenier

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