D’après nos informations, la justice a récemment condamné un homme soupçonné d’être un professionnel du vol par ruse, spécialisé dans "l’arnaque au parcmètre" aux dépens de personnes âgées.Interpellé par la PJ parisienne au début de l’été, il est de nouveau en garde à vue depuis mercredi.
À seulement 35 ans, il fait déjà figure de vieux client des services de police. Les limiers de la Brigade de répression du banditisme (BRB) de la PJ parisienne n’ont donc pas été très surpris de remonter sa trace au début de l’été. Mayser H. ne devait pas l’être beaucoup non plus quand il a vu la BRB l’interpeller en pleine rue à Paris le 28 juin dernier. Les enquêteurs suivaient attentivement ses faits et ses gestes, persuadés que celui qu’on surnomme "le magicien" était repassé à l’action.
Mayser H. a été condamné le 31 août dernier en comparution immédiate par le Tribunal judiciaire de Bobigny (Seine-Saint-Denis) à trois ans de prison ferme. La justice l’a reconnu coupable de 18 faits au total, des vols commis chaque fois aux dépens de personnes vulnérables.
Son scénario était parfaitement rôdé. Dans les rues de Paris comme de Seine-Saint-Denis, le suspect ciblait d’abord ses "proies", des hommes ou des femmes, seuls et surtout âgés, souvent à proximité de parcmètres. Il parvenait chaque fois à convaincre ses futures victimes de lui prêter leur carte bancaire, utilisant systématiquement des arguments "bidons" pour obtenir gain de cause. Il expliquait généralement et le plus sérieusement du monde qu’il avait perdu sa propre carte bleue, et qu’il devait impérativement régler sur l’horodateur le tout aussi fantaisiste stationnement de son prétendu véhicule. En une seconde, la carte bancaire terminait dans sa poche, ni vu ni connu.
Le suspect "montrait ses talents d'acteur"
Le "magicien", déjà très connu de la justice pour des faits similaires, avançait alors que, à son grand désespoir, la carte bancaire avait été bloquée par le parcmètre, et que seul le code secret allait permettre de se sortir de cette mauvaise passe. Mises en confiance, les victimes tapaient leur code confidentiel sur le clavier de la machine, scène dont le suspect ne ratait évidemment rien. Il se gardait bien ensuite de rendre la carte bancaire prétendument "avalée", promettant plutôt aux victimes d’aller de ce pas à la rencontre de policiers pour les alerter, et tenter ainsi de trouver une solution au plus vite.
Mayser H. n’y allait pas de main morte et s’en allait faire tout un tas de retraits frauduleux dans des distributeurs automatiques de billets (DAB), pour s’offrir ici des cigarettes, là du parfum, le reste du temps pour remplir son portefeuille de billets, en toute illégalité et sans le moindre remord.
Le suspect "poussait parfois le vice un peu plus loin encore, et montrait ses talents d’acteur", raconte un magistrat bon connaisseur du dossier. À trois reprises, il s’est ainsi fait passer pour un policier, s’invitant au domicile des personnes âgées. Mayser H. n’était pas du genre à mener la moindre investigation, à relever des empreintes digitales ou à prélever de l’ADN : lui préférait, d’après les enquêteurs, repartir avec le plus d’espèces possibles avant de s’enfuir.
La BRB finira par retrouver sa trace grâce à un important travail de téléphonie et de surveillance. En garde-à-vue au "Bastion", les locaux de la police judiciaire parisienne, le suspect a reconnu une douzaine de faits au total. Mais ses ennuis judiciaires semblent loin d’être terminés. Toujours d’après nos informations, Mayser H. a été extrait de sa cellule de prison hier, mercredi 14 septembre, pour un nouvel interrogatoire, cette fois devant les policiers de la Sûreté territoriale de Paris. "Le magicien" est soupçonné d’avoir fait d’autres victimes, toutes aussi bernées que vulnérables.
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