Le tribunal de Metz a condamné mercredi à 10 mois de prison avec sursis et 500 euros d'amende deux sœurs.Elles étaient poursuivies pour des centaines d'injections d'acide hyaluronique.Cette substance est utilisée pour gonfler les lèvres.
Dix mois de prison avec sursis et 500 euros d'amende. C'est la peine dont ont écopé deux sœurs, poursuivies pour des centaines d'injections d'acide hyaluronique, une substance utilisée pour gonfler les lèvres. Les deux femmes étaient poursuivies pour exercice illégal de la médecine et travail dissimulé.
Elles étaient accusées d'avoir réalisé des injections d'acide hyaluronique sur plusieurs centaines de clientes de janvier 2020 à novembre 2022 dans les villes de Woippy (Moselle), Paris et Marseille, alors qu'elles n'étaient pas médecins. Elles attiraient leurs clientes en proposant des tarifs d'injection défiant toute concurrence via leurs comptes Instagram "Sisters lips". L'affaire avait éclaté après qu'une cliente eut déposé plainte en janvier 2022 en faisant état d'hématomes au niveau de la zone injectée. Des "effets secondaires classiques", avait soutenu la défense.
"Zone de non droit"
Plaidant la relaxe du chef d'exercice illégal de la médecine, la défense s'était appuyée sur le vide juridique existant en la matière. "Nous avons soutenu que nous étions dans une zone de non droit où il fallait légiférer, le tribunal ne nous a pas suivis", a regretté Me Iochum. "Il suffirait de rajouter sur la nomenclature des actes exclusivement réservés aux médecins les injections d'acide hyaluronique et de botox. Ça serait plus clair pour ceux qui seraient tentés d'exercer illégalement cette activité ainsi que pour ceux qui voudraient se faire piquer", a-t-il ajouté.
Le parquet avait requis, fin mars, six mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende pour chacune alors qu'elles avaient un casier vierge. La peine de prison marque "sans doute" la volonté du tribunal de "protéger le public", a réagi Xavier Iochum, avocat d'une des deux sœurs. "Je vais m'entretenir avec mes clientes mais on ne fera certainement pas appel", a-t-il ajouté, estimant, pour l'amende, que les détenues s'en sortaient bien.
Le frère, poursuivi pour complicité parce qu'il payait l'électricité de l'appartement où les deux femmes officiaient, a été condamné à six mois d'emprisonnement avec sursis. Tous les trois ont également été condamnés à une interdiction de gérer un établissement pendant cinq ans. Le beau-frère, poursuivi pour les mêmes faits, a été relaxé au bénéfice du doute.
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