Intoxications mortelles dans un Ehpad : pour le directeur du groupe, le personnel était en nombre "suffisant"

Les familles n'ont toujours pas de réponses à leurs interrogations. Un peu plus d’une semaine après le décès de cinq pensionnaires de l’Ehpad  de Lherm (Haute-Garonne) survenu après le dîner dimanche 31 mars 2019. Charles-Antoine Pinel, directeur du groupe Korian qui gère l’établissement, revient sur ce terrible événement dans une interview accordée à nos confrères de La Dépêche du Midi. 

Ce dernier assure que le personnel présent, le jour du drame, était en nombre "suffisant". L’Ehpad compte selon lui 50 salariés pour 79 résidents. Le 31 mars, 19 étaient présents parmi lesquels 11 soignants. 

S’il n’y avait pas de de problème de personnel selon la direction, il faut voir du côté des"ingrédients" et de la"fabrication". "Cinq décès, c’est du jamais vu", insiste Charles-Antoine Pinel dans les colonnes du quotidien. "Cet après-midi-là, 19 employés étaient présents sur le site, parmi lesquels un infirmier, dont je tiens à saluer le rôle déterminant. C’est lui qui a pris en charge l’assistance aux personnes malades avec l’équipe en début de soirée dès les premiers symptômes en prévenant immédiatement les secours. Dans l’attente de leur arrivée, il a appelé en renfort une partie de l’équipe de jour qui est restée toute la nuit pour assurer les soins de nos résidents. Je tiens à les en remercier chaleureusement. Malgré cette mobilisation, il y a eu cinq décès et nous voulons absolument comprendre pourquoi", assure le directeur. 

Les premières analyses avaient permis d'établir que les décès étaient survenus suite à une "toxi-infection alimentaire". Au menu ce soir-là : "soupe de légumes", "tourte de foie gras" et "salade périgourdine". "Les repas sont servis dans des textures différentes selon les besoins et les capacités de chaque résident. Certains ont de sévères problèmes de déglutition et ne peuvent pas être nourris avec des préparations trop solides", rappelle Charles-Antoine Pinel. "Encore une fois, il faut savoir ce qui s’est passé et ce qui est responsable de l’intoxication alimentaire. Qu’il s’agisse des ingrédients ou de la préparation", ajoute-t-il. 

Interrogé par nos confrères sur le fait que "certains décès pourraient être consécutifs à un étouffement causé par des vomissements", selon leur informations, le directeur du groupe Korian rétorque qu'il "ne me semble pas que les premières déclarations du procureur aillent dans cette direction". Il ajoute ne pas vouloir faire de commentaire sur une enquête en cours. 

Et de conclure : "Il y a suffisamment d’inexactitudes qui ont pu être colportées jusqu’à présent. Ce que je peux vous assurer c’est que le personnel présent ce dimanche était en nombre suffisant."

Plusieurs plaintes - au moins trois- ont été déposées par les familles depuis le drame. Celles-ci souhaitent comprendre ce qu'il s'est passé et dans quelles circonstances. 

Plusieurs résultats d'analyses sont encore attendus.  Les auditions se poursuivent. Par ailleurs, la communication de Sodexo, fournisseur d’ingrédients à la Chêneraie,  a indiqué à La Dépêche qu'"aucune convocation des autorités ne leur a été formulée"...