"J'aurais pu mourir" : le témoignage choc d'une ex-femme d'un footballeur international victime de violences conjugales

Publié le 26 mars 2018 à 11h33, mis à jour le 26 mars 2018 à 11h40
"J'aurais pu mourir" : le témoignage choc d'une ex-femme d'un footballeur international victime de violences conjugales
Source : Illustration / AFP

FORT - Dans les colonnes de L'Equipe ce lundi, une ex-femme de footballeur, qui a décidé de dissimuler son visage, raconte les violences conjugales qu'elle a subies durant de longs mois, mais aussi de l'emprise psychologique que son mari avait alors sur elle.

Depuis décembre 2016, six affaires de violences conjugales concernant des joueurs de football ont éclaté, parmi lesquels les internationaux français Kingsley Coman, le tout fraîchement appelé chez les Bleus Lucas Hernandez ou encore l'ancien pensionnaire du Paris Saint-Germain Nicolas Douchez. Au total, en 2016, 123 femmes ont été tuées en France par leur conjoint ou ex-conjoint, selon des chiffres communiqués par le ministère de l’Intérieur dans le cadre de l'enquête "Cadre de vie et sécurité".

"Je vous ai contactés parce que j’ai peur qu’il finisse par tuer quelqu’un…" Ce lundi dans L'Equipe, "Miriam" (son prénom a été changé), ex-femme d'un footballeur encore en activité et visiblement international africain, témoigne des violences physiques répétées dont elle a été victime. Dans le cadre de plusieurs rencontres avec des journalistes du quotidien sportif (qui, fait rarissime, fait donc sa Une sur un sujet non sportif), elle raconte, sans montrer son visage, son quotidien de femme battue, mais aussi celui d'autres femmes victimes de son ex-compagnon.

Ce n’était pas des petites gifles, mais des coups de poing dans le ventre, sur le visage, partout.
"Miriam" dans L'Equipe.

"Quand je l’ai connu, il était adorable. Mais dès qu’on a habité ensemble, j’ai vu qu’il n’était pas très stable et qu’il était vraiment violent. C’est là qu’il a commencé à me frapper. C’est difficile à croire en le voyant comme ça. Avec moi, il était très jaloux et pouvait changer de personnalité à tout moment. N’importe quoi pouvait déclencher sa violence" explique-t-elle, tout en détaillant la gravité des coups subis : "Ce n’était pas des petites gifles, mais des coups de poing dans le ventre, sur le visage, partout." 

Des coups qu'elle subissait de manière récurrente : "Cela arrivait parfois trois fois en un mois. (...) En avril 2015, j’ai perdu connaissance. On était en vacances à Paris dans un hôtel proche de la gare de Lyon, et il m’a frappée dans la chambre. Quand j’ai repris connaissance, je n’arrivais plus à respirer. À l’hôpital Salpêtrière, l’infirmier a tout de suite compris." "Quand il me voyait pleurer après m’avoir tapée, il se rapprochait de moi, me demandait pardon, puis me forçait à faire l’amour. Je me débattais, mais je pense que ça l’excitait. Quand c’était fini, je continuais à pleurer dans mon coin" poursuit-elle.

"Je refusais toujours de porter plainte"
"Miriam" dans L'Equipe.

Malgré tout, "Miriam" explique ne pas avoir porté plainte en raison de son amour pour lui : "Je refusais toujours de porter plainte parce que j’étais très amoureuse de lui et que je voulais le protéger, lui et son football. J’espérais qu’il changerait, qu’il m’épouserait, qu’il me ferait un enfant ... Donc, quand je saignais du nez ou de la bouche après ses coups de poing, je disais par exemple aux infirmières que j’étais tombée dans la baignoire. Pourtant, il m’a fait subir tellement de choses ... Aujourd’hui, je réalise que j’aurais pu mourir." 

Elle explique également qu'aucun de ses coéquipiers ou membres de ses anciens clubs, n'a été alerté sur ses agissements : "Ses coaches successifs et ses coéquipiers n’ont jamais rien vu de son comportement violent car, à l’extérieur, 'Monsieur' est réservé et timide. Quand il part à l’entraînement, il est droit, normal et n’entretient aucun lien avec ses coéquipiers. D’ailleurs, on n’allait jamais dans les soirées. Il s’entraînait, il jouait, il rentrait. Quand vous le voyez 'au travail', vous ne pouvez pas deviner qui il est vraiment." 

ARCHIVES - Les violences conjugales en 5 chiffresSource : Sujet JT LCI

Un coéquipier "réservé" et "timide"

Dans cet entretien, la jeune femme confie que son ex-compagnon ne veut pas reconnaître leur enfant : "Début juin 2016, un mois avant l’accouchement, il m’a dit : 'Je suis allé voir mes pasteurs, ils m’ont dit que l’enfant que tu portes n’était pas le mien !' Il l’avait pourtant reconnu à la mairie quatre mois avant la naissance. (...) Aujourd’hui, il dit que cet enfant n’est pas son fils, mais il refuse de faire le test ADN."

Alors qu'une procédure de reconnaissance de paternité a été lancée en décembre 2017, "Miriam" n'a plus envie d'associer son fils au footballeur professionnel : "Mon avocate me dit que la procédure de reconnaissance de paternité aboutira. Mais je n’ai plus envie. J’abandonne. Je ne veux plus que 'Monsieur' ait le moindre rapport avec mon fils et moi. Je vais retourner chez mes parents (en Afrique) avec le petit et essayer de me reconstruire."


La rédaction de TF1info

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