Des milliers de membres de la communauté kurde se sont rassemblés mardi dans le Val-d'Oise pour assister aux funérailles des trois Kurdes tués par balles le 23 décembre dernier.Des personnes ont fait le voyage de toute la France, et même depuis des pays européens, pour l'occasion.
Un hommage empreint de tristesse et de colère. Des milliers de membres de la communauté kurde se sont rassemblés mardi à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise) pour les funérailles des trois Kurdes tués avant Noël dans une fusillade à caractère raciste en plein cœur de Paris. Certains ont parcouru plusieurs milliers de kilomètres pour assister à cet évènement, venus avec des bus spécialement affrétés par la communauté.
À la mi-journée, les dépouilles d'Abdurrahman Kizil, Mir Perwer, un chanteur kurde réfugié politique, et Emine Kara, responsable du Mouvement des femmes kurdes en France, ont fendu une foule dense pour faire leur entrée dans une salle des fêtes louée pour l'occasion. Enveloppés dans les drapeaux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et du Rojava, territoire kurde de Syrie, les cercueils sont entrés encadrés par une haie d'honneur. Ils ont été accueillis par des larmes et aux cris de "les martyrs sont éternels".
On est là parce que c'est notre devoir
Celik
Ne pouvant entrer dans la salle où les corps sont exposés au milieu des couronnes funéraires, la plupart des participants à cette cérémonie l'ont suivi sur des écrans géants installés sur un parking. "On est là parce que c'est notre devoir, c'est une lutte que nos parents ont menée pendant de nombreuses années et que nous devons continuer", a déclaré à l'AFP Celik, une femme de 30 ans qui n'a pas souhaité que son patronyme soit cité pour des raisons de sécurité. "On a l'impression qu'ils font tout pour nous écraser, que ce soit ici ou en Turquie", a regretté cette habitante de Villiers-le-Bel.
Un triple assassinat pour des motifs racistes
Pour rappel, trois Kurdes ont été assassinés par balles, le 23 décembre dernier, devant le centre culturel Ahmet-Kaya de la rue d'Enghien (Xe). Le tireur, William Malet, a été désarmé et arrêté dans la foulée. Devant les enquêteurs, l'homme de 69 ans, déjà connu de la justice pour des faits de violence et qui sortait tout juste de détention provisoire pour une autre affaire, a fait part d'une "haine des étrangers pathologique" et dit avoir voulu "assassiner des migrants", a indiqué le parquet de Paris. Ce conducteur de train à la retraite a été mis en examen le 26 décembre, notamment pour assassinat et tentative d'assassinat en raison de la race, l'ethnie, la nation ou la religion. Il a été écroué dans la foulée.
De nombreuses personnes refusent de croire à la version d'un tireur isolé aux motivations racistes et dénoncent un acte "terroriste". À ce titre, elles mettent en cause la Turquie.
En plus de ces funérailles, une marche blanche se tiendra mercredi rue d'Enghien sur les lieux du drame de fin décembre. Et une "grande marche" de la communauté kurde, initialement prévue pour les dix ans de la mort des militantes du PKK, partira samedi de la gare du Nord à Paris.
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