"L'empoisonneuse de Chambéry" condamnée à 25 ans de réclusion

par Matthieu JUBLIN
Publié le 23 mai 2017 à 21h03, mis à jour le 23 mai 2017 à 21h10
"L'empoisonneuse de Chambéry" condamnée à 25 ans de réclusion

JUSTICE - Ludivine Chambet, l'aide-soignante poursuivie pour l'empoisonnement de 13 personnes âgées, dont 10 sont mortes, dans une maison de retraite près de Chambéry, a été condamnée mardi à 25 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de la Savoie. Les jurés ont estimé que son discernement avait été altéré lors des faits.

Surnommée "l'empoisonneuse de Chambéry", l'aide-soignante Ludivine Chambet, 34 ans, a été condamnée mardi à 25 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de la Savoie. Elle était poursuivie pour l'empoisonnement de treize personnes âgées, dont dix sont mortes, dans une maison de retraite près de Chambéry.

Les jurés ont retenu l'altération du discernement de l'accusée au moment des faits, commis entre septembre 2012 et novembre 2013. Elle encourait la perpétuité et l'avocat général avait réclamé 30 ans de réclusion, lundi au terme de son réquisitoire. Ludivine Chambet est restée impassible au moment de l'énoncé du verdict, après six heures de délibération, et onze jours de procès marqués par la complexité de la personnalité de Ludivine Chambet.

Fille unique et célibataire, l'accusée était décrite comme compétente et investie dans son travail. Elle a raconté durant l'enquête qu'elle s'était occupée de sa mère décédée d'une leucémie en juin 2013. Cette perte l'avait plongée dans une "grande souffrance et une grande solitude", selon des membres de sa famille. Elle avait ensuite affirmé qu'elle "ne supportait plus de voir d'autres personnes souffrir".

Ses victimes, des pensionnaires de l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) où elle travaillait, âgés de 76 à 96 ans, n'étaient pas en fin de vie et aucun n'avait exprimé l'envie d'abréger son existence. "Mon but, c'était de les soulager. Je voulais apaiser leurs angoisses sans leur donner la mort. Quelque chose s'est échappé dans ma tête...", a-t-elle dit lors de l'instruction, tout en contestant les faits pour deux victimes. Elle a dix jours pour faire éventuellement appel de sa condamnation.


Matthieu JUBLIN

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