Jean-Vincent Placé, mis en examen pour "agressions sexuelles", "conteste les faits"

C.A. avec AFP
Publié le 29 mars 2022 à 23h48, mis à jour le 30 mars 2022 à 11h07

Après une garde à vue de 24 heures, l'ex-secrétaire d'État a été mis en examen ce mardi pour "agressions sexuelles" et "harcèlement sexuel".
Une source proche du dossier a indiqué que cette mise en examen concernait des faits dénoncés par deux plaignantes.
Jean-Vincent Placé "conteste les faits", selon son avocate.

L'affaire ne s'arrêtera donc pas avec la fin de sa garde à vue. L'ex-secrétaire d'État écologiste Jean-Vincent Placé a été mis en examen, ce mardi 29 mars, pour "agressions sexuelles" et "harcèlement sexuel" à l'issue de 24 heures de garde à vue, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.

Selon cette source, "Jean-Vincent Placé a été mis en examen des chefs d'agression sexuelle par personne abusant de l'autorité conférée par sa fonction, agression sexuelle et harcèlement sexuel par une personne abusant de l'autorité conférée par sa fonction".

Des faits d'agression sexuelle dénoncés par une ancienne collaboratrice

L'ex-élu avait été placé en garde à vue lundi dans les locaux de Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), dans le cadre d'une enquête ouverte par le parquet de Paris après la plainte d'Audrey*, qui l'avait suivi du Sénat au secrétariat d'État à la Réforme et à la Simplification. Lors de sa garde à vue, il a été confronté à cette ex-collaboratrice, ont indiqué à l'AFP des sources proches du dossier.

Audrey avait déposé plainte en novembre 2021, accusant Jean-Vincent Placé, 54 ans, de faits de harcèlement sexuel entre 2012 et 2016. Certains des faits qu'elle dénonçait s'apparentaient également à des agressions sexuelles : la collaboratrice l'accusait notamment de lui avoir "touché les fesses", en août 2015 à Lille, en marge du rassemblement estival d'Europe Écologie les Verts (EELV). La seconde agression se serait produite mi-mai 2016 à Séoul, lors d'un déplacement officiel de Jean-Vincent Placé. Dans une voiture, l'ex-secrétaire d'État de François Hollande aurait "touché délibérément la poitrine d'Audrey". La plaignante, ainsi que d'anciens collaborateurs d'élus écologistes, ont été entendus par les enquêteurs ces derniers mois, selon des sources proches du dossier.  

Une source proche du dossier a indiqué que cette mise en examen concernait aussi des faits dénoncés par une autre plaignante. Une troisième plaignante a par ailleurs rapportés des faits qui seraient, eux, prescrits. 

"Monsieur Placé conteste les faits et continuera bien entendu de répondre aux questions qui lui seront posées dans le cadre de la procédure", a indiqué mercredi l'avocate du mis en cause, Me Lisa Janaszewicz. "La procédure suit son cours habituel lorsque les déclarations sont divergentes. Nous allons à présent pouvoir demander la réalisation d'actes, notamment l'audition de témoins", a-t-elle souligné, en rappelant le respect de la "présomption d'innocence". Sollicité directement, son client n'avait pas répondu mercredi à l'AFP. Contacté à l'époque de l'ouverture de l'enquête, Jean-Vincent Placé n'avait pas commenté. "Je répondrai, bien entendu, à toutes les questions qui viendraient à m'être posées par les enquêteurs", avait-il ajouté. 

Le contrôle judiciaire de Jean-Vincent Placé lui interdit d'entrer en contact avec les plaignantes et lui impose un cautionnement. 

En novembre, trois autres ex-collaboratrices d'élus ont raconté à l'AFP avoir également subi des gestes déplacés de l'ex-secrétaire d'État : la première, Julie*, "à l'arrière d'un taxi en 2011" ; la seconde, Margaux*, "dans un restaurant en 2015" et au secrétariat d'État un an plus tard ; la troisième, Eléonore*, dans une discothèque de Lille en août 2015.

En mars 2021, Jean-Vincent Placé a été condamné à une amende pour harcèlement sexuel sur une gendarme chargée de sa sécurité.

En septembre 2018, il avait été condamné à trois mois de prison avec sursis et 1000 euros d'amende pour violences et outrages lors d'une soirée où il avait reconnu avoir été "extrêmement insistant" et "déplacé" avec une cliente.

*Le prénom a été modifié


C.A. avec AFP

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