JUSTICE - Cédric Jubillar a été mis en examen et incarcéré ce vendredi à Toulouse dans le cadre de l'enquête sur la disparition il y a six mois de son épouse Delphine Jubillar. Selon le procureur de Toulouse Dominique Alzéari, plusieurs éléments ont justifié une telle décision.
Jusqu'à mercredi, il niait toute responsabilité. Il est désormais le principal suspect. Après 48h de garde à vue, Cédric Jubillar a été mis en examen ce vendredi, a annoncé le procureur de la république de Toulouse, Dominique Alzéari. Les enquêteurs ont la conviction qu'il est impliqué dans la disparition de son épouse, Delphine Jubillar, volatilisée dans la nuit du 15 au 16 décembre dernier.
"La notion de suicide ou de départ volontaire est en contradiction totale avec tous les éléments du dossier", a assuré le procureur au cours d'une conférence de presse. Du côté des enquêteurs, de nombreux éléments ont en effet permis de resserrer l'étau sur ce peintre-plaquiste d'une trentaine d'années, lui qui n'a cessé de clamer son innocence depuis le début de l'enquête. Une enquête qui a permis de lever le voile sur le quotidien d'un couple "en voie de séparation". "Delphine Jubillar avait pour projet dans les semaines à venir avec un autre homme, rencontré l'été précédent, et engagé des démarches", a expliqué Dominique Alzéari. Selon ce dernier, cette séparation était mal vécue par Cédric Jubillar : "Il pouvait se montrer brutal, grossier. Il avait organisé une véritable surveillance de son épouse, essayant même de la géolocaliser. Il était très, très intrusif."
"Le véhicule a été déplacé"
C'est dans ce contexte de vives tensions au sein du couple que le trentenaire s'en serait pris à son épouse, le 15 décembre au soir. Car, selon le procureur, plusieurs éléments jouent en sa défaveur. "Lorsque les gendarmes arrivent, vers 4h50, ils trouvent monsieur Jubillar en train de déclencher une machine à laver dans laquelle se trouve la couette du lit sur lequel dormait Madame Jubillar. Ceci se passe dans un contexte assez incongru, puisqu'elle a disparu : ce n'est pas la première chose à laquelle on pense. D'autant plus que cela se situe dans une habitation dont l'état d'entretien est extrêmement négligé." Par ailleurs, les gendarmes sont intrigués par le nombre de pas effectués par l'époux : quand ils sont arrivés, il avait fait l'équivalent de 40 pas, indiquait son podomètre, alors qu'il avait expliqué être parti à la recherche de son épouse. De quoi susciter la circonspection des enquêteurs sur la réalité de ces recherches, alors qu'en leur présence, il raura effectué 380 pas.
Autre détail attirant leur attention : le stationnement de la voiture de Delphine Jubillar. "Le véhicule a été déplacé [ndlr : au cours de la soirée]. Delphine Jubillar avait ses habitudes, elle la mettait dans un sens précis, celui du départ. Quand les gendarmes arrivent, il est dans l'autre sens, selon les voisins." Autre élément relevé par les gendarmes : une vitre est à moitié ouverte. "Ils ont remarqué la présence de condensation à l'intérieur. Selon un expert, cela correspondait [...] à une présence humaine."
L'enfant est formel sur le fait que ses parents se sont disputés ce soir-là
Le procureur de la République
Trois témoignages vont, en outre, peser dans le dossier. Tout d'abord celui du fils du couple, un garçon de six ans. "Vers 23h, il entend une violente dispute entre ses parents", rapporte le procureur. "C'est un témoignage crédible, car dans le même temps, il sait que sa maman est avec un monsieur. Il le dit. Il l'a même vu par visio, et il a accompagné sa mère. Avec son innocence, il dira à son père que c'est 'un secret', qu'il ne doit 'pas lui dire'. [Mais] il est formel sur le fait que ses parents se sont disputés ce soir-là." Autre récit de la soirée, celui rapporté par deux voisines, une mère et sa fille. "Juste après 23h, à 23h07, elles vont entendre en direction du domicile de la famille des cris stridents, de détresse, d'une femme qui vont les interpeller et qui vont disparaitre et s'arrêter dans la nuit", continue le procureur.
Avec cette mise en examen, c'est toute une affaire qui bascule. Car c'est lui, Cédric Jubillar, qui avait signalé aux gendarmes en décembre la disparition de la mère de leurs deux enfants de 2 et 6 ans, à Cagnac-les-Mines, près d'Albi. Il avait ensuite pris part à une battue citoyenne réunissant un millier de personnes quelques jours après la disparition de son épouse. Encore samedi dernier, à Albi, il avait participé avec son fils de six ans à une marche blanche organisée par des collègues de travail de la jeune femme.
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