Une substance inconnue est à l'origine de 13 intoxications, indique ce lundi l'Agence régionale de santé de La Réunion.Trois personnes sont décédées et six ont été hospitalisées en réanimation.Selon l'ARS, il pourrait s'agir d'opiacés de synthèse 500 fois plus puissants que l'héroïne.
C'est la première fois qu'une substance aussi violente est signalée à La Réunion. Celle-ci, "encore non identifiée", est depuis fin juin 2023 à l’origine de 13 intoxications recensées chez des personnes âgées de 21 ans à 46 ans, indique ce lundi l'Agence régionale de santé (ARS) de La Réunion.
Cette substance a entraîné le décès de trois personnes par overdose et l'hospitalisation en réanimation de six autres patients. "Des autopsies sur les personnes décédées ont été pratiquées", ont annoncé les autorités sanitaires au cours d'une conférence de presse ce lundi. Peu d'indications ont été données par les autorités sanitaires sur les circonstances des overdoses. Seule information délivrée, "les trois personnes sont décédées à leur domicile", informe l'ARS dans un communiqué.
Un risque d'overdose "majeur", très rapidement
Des prélèvements ont été envoyés dans l'Hexagone afin d'identifier la substance. Les résultats ne sont pas encore disponibles. Mais "d'après les premières investigations, il s'agirait d'opiacés de synthèse 500 fois plus puissants que l'héroïne", indique l'ARS. Ces produits de synthèse présentent "un risque d’overdose majeur, quelques secondes ou minutes après la prise", alerte-t-elle. Ils peuvent être "fumés, vaporisés, injectés, ingérés, inhalés, snifés à l'insu ou non du consommateur", précise-t-elle.
Certains patients ont indiqué que l’intoxication a débuté "après deux bouffées de tabac fumé". Comme le décrit l’ARS de La Réunion, "une asphyxie brutale s’installe, car ces substances ont un effet direct sur les centres respiratoires cérébraux, puis la personne est dans l’incapacité de respirer."
Les conditions dans lesquelles ces produits ont été introduits dans l'île font toujours l'objet d'investigations. "Il pourrait s'agir de produits commandés (NDLR : à l'extérieur de La Réunion) par erreur sans que le commanditaire soit conscient de leur dangerosité", a commenté le docteur David Mété, chef du service d'addictologie au CHU de Saint-Denis.