ANTISÉMITISME - Le monument de 1,6 tonne, retrouvé renversé le week-end dernier, n’aurait finalement pas fait l’objet d’un acte antisémite. La stèle commémorative de l’ancienne synagogue de Strasbourg, détruite par les nazis, aurait été heurtée accidentellement par un automobiliste.
L’incident a fait le tour des réseaux sociaux, et provoqué une vague d’indignations, dans un contexte de recrudescence d’actes antisémites en France. Mais l'enquête dédit cette piste.
"En faisant marche arrière, la personne, un client d’une boîte de nuit à côté, a heurté la stèle", a expliqué jeudi à l’AFP une source proche de l’enquête. Un simple accident, donc.
Nouvel acte antisémite cette nuit à #Strasbourg . La stèle rappelant l'emplacement de l’ancienne synagogue incendiée par les nazis a été vandalisée https://t.co/88IPiQJcpe pic.twitter.com/gNKTEdFRMN — Fondation Shoah (@Fondation_Shoah) 2 mars 2019
L’automobiliste jugé pour "défaut de maîtrise du véhicule" et "délit de fuite"
Les images de vidéosurveillance de la zone de la stèle, dans le centre-ville de la capitale alsacienne et l’audition de différents témoins ont permis à la Sûreté départementale, en charge du dossier, d’identifier l’automobiliste, un homme de 31 ans. Placé en garde à vue mercredi, il a été remis en liberté le jeudi soir par le parquet de Strasbourg. Si "à ce stade, aucun caractère antisémite n’a été retenu", ajoute la source proche de l’enquête, l’homme est convoqué en juin prochain devant la justice pour "défaut de maîtrise du véhicule" et "délit de fuite".
Ce dernier et ses passagers ont expliqué avoir oublié des affaires dans la boîte de nuit dont ils sortaient, et avoir fait marche arrière pour se garer au plus près de l’établissement. C’est à ce moment qu’un passager dit avoir entendu un choc, qui pourrait correspondre aux traces présentes sur l’attelage de la voiture.
Une enquête ouverte dans un climat de tension
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Dès la découverte de la stèle couchée samedi matin, la police avait ouvert une enquête "explorant toutes les pistes afin de déterminer l’origine intentionnelle ou accidentelle de l’événement", ainsi que son caractère antisémite ou non, avait indiqué le jour-même l’interlocuteur de l’AFP.
Dans l’attente des conclusions de l’enquête, le Consistoire israélite du Bas-Rhin s’était dit "consterné" par ces dégradations, qu’elles soient intentionnelles ou non. De nombreuses réactions indignées s’étaient par ailleurs fait entendre, avec des condamnations en France et à l’étranger.
Il faut dire que l’Alsace n’a pas été épargnée par les actes antisémites ces dernières semaines. Des cimetière juifs ont été profanés à Quatzenheim et à Herrlisheim, au nord-est de Strasbourg. Lundi, des écrits antisémites ont encore été retrouvés devant l'entrée du personnel d'une école maternelle publique de la ville, et des croix gammées dessinées sur les murs d'une ancienne synagogue de Mommenheim (Bas-Rhin).