La "Veuve noire" de Nice en procès ce lundi : "Ma mère était obsédée par l'argent"

Publié le 14 janvier 2018 à 17h04
La "Veuve noire" de Nice en procès ce lundi : "Ma mère était obsédée par l'argent"

EMPOISONNEUSE PRÉSUMÉE - Patricia Dagorn, - surnommée "La veuve noire" ou "l'empoisonneuse", comparait ce lundi devant la cour d'assises des Alpes Maritimes pour l'assassinat de deux de ses compagnons. Elle est accusée d'avoir manipulé puis empoisonné de riches retraités pour leur soutirer de l'argent. Son avocat plaidera l'acquittement. Elle risque la prison à perpétuité.

Une femme vénale et manipulatrice. C'est comme ça que son fils et son mari décrivent Patricia Dagorn. Celle que la presse a surnommé "la veuve noire de la côte d'Azur" ou "L'empoisonneuse" vient de passer cinq ans en prison pour empoisonnement et tentative d'escroquerie. Son procès s'ouvre ce lundi à Nice. Un second procès pour cette femme de 57 ans. Déjà condamnée à 5 ans de prison en 2013 en  Haute-Savoie pour vol, escroquerie et séquestration dans une affaire similaire,  Patricia Dagorn risque cette fois la perpétuité devant la cour d'assises des  Alpes-Maritimes. 

Ses proches semblent confirmer les lourds soupçons qui pèsents sur elle : Patricia Dagorn séduirait des hommes fortunés et âgés, dans le but de s'approprier leur argent.  L'enquête de personnalité menée pendant l'instruction a décelé chez  l'accusée une attitude vénale et sans scrupule, un psychiatre la comparant à  Marie Besnard, accusée d'avoir empoisonné 12 personnes à Loudun (Vienne) et  acquittée en 1961 dans une affaire restée une des plus grandes énigmes  judiciaires françaises.

"Elle me disait qu'elle le manipulait pour essayer d'avoir de l'argent, qu'il n'y avait pas d'amour entre eux", relate un de ses fils, Guilhem, qui était venu rendre visite à sa mère dans le Sud. Elle lui parlait de son compagnon dans des termes, peu aimants. "C'était un homme riche. Belle maison, belle voiture", précise-t-il dans la vidéo ci dessus, extraite de l'émission Sept à huit. "L'argent, c'est une obsession qu'elle a depuis que je la connais".

L'argent, c'est une obsession qu'elle a depuis que je la connais.
Guilhem, un des deux fils de Patricia Dagorn

Luc Caron, son ex-mari et le père de Guilhem, confirme la propension de sa femme à vivre au-dessus de ses moyens. Ils passent dix ans ensemble, et font deux enfants. L'homme garde encore des vêtements appartenant à son ex-femme. Une valise entière, remplie de robes de soirée extravagantes. Certaines n'ont jamais été portées. Toutes sont chères et très loin du quotidien de demandeuse d'emploi de la jeune maman. "Elle aimait les paillettes..." confie Luc Caron. "Vous voyez, certaines ont encore les étiquettes". 

Elle conteste l'intégralité des faits reprochés
Me Georges Rimondi, avocat de Patricia Dragorn

  "Elle conteste l'intégralité des faits reprochés, même les vols", indique  Me Georges Rimondi, son avocat à l'AFP. Il plaidera l'acquittement de celle qui est  parfois surnommée "L'Empoisonneuse" ou "La Veuve noire de la Côte d'Azur".  "Elle a hâte de pouvoir s'expliquer", assure son second avocat Me Cédric  Huissoud, décrivant une femme très éprouvée par la prison.

Au total, Patricia Dagorn, arrivée de Sarrant (Gers), aurait connu au moins  une vingtaine d'hommes sur la Côte d'Azur de 2011 à 2012, principalement par le  biais d'une agence matrimoniale. La plupart en ont été quitte pour des demandes  d'argent, la rédaction d'un testament, le vol de documents divers ou dans  certains cas, une plainte pour viol.

Deux d'entre eux, Ange Pisciotta, 82 ans, et Robert Vaux, 91 ans, parties  civiles, devraient témoigner au procès qui s'ouvre lundi. Jugée pour les assassinats de Michel Kneffel et de Francesco Filippone,  Patricia Dagorn est aussi accusée d'avoir administré à MM. Pisciotta et Vaux  des médicaments pour les affaiblir, lors d'un dîner chez lui à Nice le 26  décembre 2011 pour le premier. Le second, croyant au grand amour avant de déchanter, l'hébergeait à Fréjus  début 2012 et avait vu sa santé décliner de façon alarmante, au moment où  Patricia Dagorn, elle, contactait son notaire.

Diplômée de droit et divorcée d'avec un mari condamné pour escroquerie,  l'organisation de faux lotos et de remises de dette falsifiées, Patricia Dagorn  avait aussi été condamnée avec lui à un an avec sursis.


La rédaction de TF1info

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