L'assassinat du préfet Claude Érignac, le 6 février 1998, avait provoqué une vive émotion.Ce soir-là, le haut fonctionnaire se rendait à un concert de musique classique avec son épouse.Yvan Colonna, l’auteur des tirs, ne sera arrêté que cinq ans plus tard.Retour sur un crime dont les stigmates sont toujours bien présents.
25 ans après les faits, l'affaire continue de hanter les relations entre la Corse et les autorités de Paris. Le 6 février 1998, il est 21h05 lorsque le préfet Claude Érignac meurt sous les balles d'un tueur, avenue du Colonel Colonna d'Ornano à Ajaccio. Il est atteint de trois projectiles de calibre 9 mm : un premier, tiré dans la nuque à bout portant, puis deux dans la tête, pour l'achever à terre. L'arme, un pistolet Beretta, abandonnée sur place, avait été volée en 1997 lors d'une opération commando à la gendarmerie de Pietrosella.
Très proche de la population, ce préfet de 60 ans, fils de sous-préfet, avait l'habitude de circuler seul, sans garde du corps et sans son chauffeur pour ses déplacements privés. Passionné de tennis, cycliste chevronné, lecteur insatiable, il se rendait ce soir-là au théâtre Kalliste, pour La symphonie inachevée de Schubert, accompagné de son épouse, Dominique. Son assassinat, le 6 février 1998, provoque une vive émotion. Les jours suivants, des dizaines de milliers d'insulaires expriment leur tristesse lors des plus grandes manifestations jamais organisées à Ajaccio et Bastia.
Yvan Colonna, "le tireur"
Trois jours plus tard, le 9 février, un groupe anonyme revendique ce meurtre. Mais l'enquête fait d'abord fausse route. Deux militants nationalistes sont interpellés et passent de longs mois en prison, avant d'être relâchés. Le 21 mai 1999, quatre hommes sont arrêtés et passent aux aveux. Un mandat d'arrêt est lancé contre un cinquième, Yvan Colonna, qui devient l'homme le plus recherché de France. Il est finalement interpellé le 4 juillet 2003, dans une bergerie près du village d'Olmeto (Corse-du-Sud).
Huit ans plus tard et après trois procès, celui qui affirme n'avoir "jamais tué" personne est condamné, le 20 juin 2011, à la réclusion criminelle à perpétuité. La cour motive notamment sa décision par les mises en cause des autres membres du commando et de leurs épouses. II se pourvoit en cassation, un pourvoi rejeté le 11 juillet 2012. Puis il saisit ensuite la Cour européenne des droits de l'Homme, pour violation de sa présomption d'innocence, requête jugée irrecevable le 8 décembre 2016. Détenu à la prison d'Arles, Yvan Colonna est victime d'une agression, le 2 mars 2022, dont il décédera le 21 mars.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info