REQUALIFICATION - Le parquet de Versailles a requis l'abandon des poursuites pour "viol sur mineure" visant deux pompiers, a-t-on appris lundi. Le "défaut de consentement" de l'adolescente de 14 ans, nécessaire pour parler de viol, paraît "insuffisamment caractérisé", selon le parquet.
Le parquet de Versailles a requis l'abandon des poursuites pour "viol sur mineure" visant deux pompiers et demandé leur renvoi devant le tribunal correctionnel pour "atteinte sexuelle" sur une ado de 14 ans, a appris l'AFP lundi de source proche du dossier. Le "défaut de consentement" de l'adolescente, nécessaire pour parler de viol, paraît au yeux du ministère public "insuffisamment caractérisé".
Le parquet estime qu'il convient de "requalifier les faits en atteinte sexuelle sur mineure", un délit passible de sept ans de prison. Le juge d'instruction doit désormais apprécier et décider si les deux hommes seront jugés devant un tribunal correctionnel ou une cour d'assises. Le parquet a également demandé qu'un troisième pompier soit jugé pour atteinte sexuelle sur la jeune fille, plutôt que pour agression sexuelle, faute de pouvoir établir l'absence de consentement.
L'adolescente avait "besoin de (s)e faire mal"
Dans cette affaire, qui remonte à 2009, sept pompiers sont poursuivis pour leurs agissements avec l'adolescente. A l'époque, la jeune fille suit un traitement médicamenteux lourd à cause de fréquentes crises de spasmophilie et de tétanie. Son état de santé nécessite de nombreuses interventions des pompiers, plus de 130 entre 2008 et 2010. Selon son entourage, elle développe alors un véritable "culte des pompiers". L'adolescente en contacte certains grâce aux réseaux sociaux et exprime "son souhait de rapports sexuels en des termes très crus", selon le réquisitoire consulté par l'AFP.
En deux ans, elle multiplie les rapports avec environ vingt pompiers, pour la plupart en poste à la caserne de Bourg-la-Reine, dans les Hauts-de-Seine. Aux enquêteurs qui l'interrogeaient sur ses multiples aventures sexuelles, l'adolescente, dont la fragilité psychologique a été relevée par plusieurs médecins, avait déclaré avoir "besoin de (s)e faire mal". Avec un pompier, elle entretiendra une relation suivie entre février et novembre 2009. Après avoir évoqué une "amitié sexuelle", la jeune fille évoluera peu à peu pour dénoncer des rapports non consentis. En cause, un après-midi chez ce pompier avec deux collègues, lors duquel elle dit avoir été contrainte de pratiquer des fellations à deux d'entre eux, pendant que le troisième la touchait.
L'enquête s'est également penchée sur les nombreux autres partenaires de l'adolescente de 14 ans. Certains pompiers la déclaraient "fichée comme nympho" et s'échangeaient son numéro de téléphone. Pour sa mère, ils ne pouvaient pourtant ignorer son état de santé mental et physique, la condition de la jeune fille étant très altérée par la prise de médicaments.
La plupart ne sont pas poursuivis, à l'exception de quatre pompiers soupçonnés de non assistance à personne en danger. Il leur est reproché d'avoir abandonné l'adolescente en pleine crise de spasmophilie, après que deux d'entre eux ont eu une relation sexuelle simultanée avec elle sur un parking, sans connaître son âge. Un non-lieu a été requis à leur encontre.
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