Pierre Alessandri et Alain Ferrandi ont été condamnés en 2003 à la réclusion criminelle à perpétuité.Comme Yvan Colonna, ils avaient été jugés pour l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998, à Ajaccio.Me Eric Barbolosi, avocat de Pierre Alessandri, demande la levée du statut DPS de son client.
Comme Yvan Colonna, 61 ans, Pierre Alessandri, 63 ans, et Alain Ferrandi, 62 ans, ont été condamnés en 2003 à la réclusion criminelle à perpétuité, pour l'assassinat du préfet Claude Érignac le 6 février 1998, à Ajaccio. Les deux complices d'Yvan Colonna - aujourd'hui dans le coma après son agression en prison par un codétenu, le 2 mars - avaient été arrêtés en 1999.
Incarcérés après leurs condamnations, les trois nationalistes ont été placés sous le statut de "détenu particulièrement signalé" (DPS). Une quinzaine de parlementaires de différentes couleurs politiques avaient signé, en décembre dernier, une tribune dans le quotidien Le Monde appelant au rapprochement dans une prison corse des trois hommes qui sont actuellement détenus dans les maisons centrales de Poissy (Yvelines) et d'Arles (Bouches-du-Rhône). "Maintenir le statut de 'détenu particulièrement signalé' de ces trois personnes vise uniquement à interdire leur rapprochement" au sein du centre pénitentiaire de Borgo, "car celui-ci n’est pas habilité à accueillir ce type de détenus", pouvait-on lire dans cette tribune.
En février dernier, la commission locale de la maison centrale de Poissy (Yvelines) a rendu un avis favorable au maintien du statut de "détenu particulièrement signalé" (DPS) d'Alain Ferrandi et Pierre Alessandri.
Ce jeudi 10 mars, deux jours après que le Premier ministre Jean Castex a annoncé la levée du statut de DPS d'Yvan Colonna compte tenu de "la particulière gravité de la situation de santé" de ce dernier, Me Eric Barbolosi, avocat de Pierre Alessandri, revient sur la situation de son client.
Quelle est la situation judiciaire de votre client aujourd'hui ?
Concernant l'aménagement de peine, Pierre Alessandri a obtenu par deux fois, en 2019 et 2021, une libération conditionnelle avec une semi-liberté probatoire et par deux fois, la cour d'appel a infirmé cette décision. La première décision - libération conditionnelle avec semi-liberté probatoire de deux ans - est intervenue en octobre 2020 et a été infirmée par la cour d'appel en janvier 2020. La deuxième décision - libération conditionnelle assortie d'une semi-liberté probatoire - est intervenue en juillet 2021 et a été infirmée par la cour d'appel en octobre 2021.
Qu'en est-il de l'éventuelle levée du statut de "détenu particulièrement signalé" ?
De 2018 à 2020, la commission locale de la maison centrale de Poissy, qui se réunit en principe tous les ans, a dit qu'il n'était plus nécessaire de maintenir le statut DPS de Pierre Alessandri et qu'il fallait le désinscrire du fichier. Pourtant, les ministres compétents ont maintenu ce statut. En 2021, la commission ne s'est pas réuni concernant Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, alors qu'elle aurait dû le faire. Pour régulariser cela, elle s'est réunie en février 2022 et bizarrement, alors que les années précédentes, elle avait préconisé la levée du statut DPS d'Alessandri, elle a demandé cette fois son maintien.
"Nous devons nous armer de patience et attendre"
Par quoi est motivée cette décision ?
Le maintien du statut DPS est motivé normalement et principalement par les risques d'évasion et le comportement du détenu en détention. Or, rien dans le dossier de Pierre Alessandri ne laisse supposer qu'il aurait un jour envisagé de s'évader. Et il a un parcours carcéral exemplaire. C'est d'ailleurs cité et repris à de nombreuses reprises dans les décisions d'application des peines. Il n'y a jamais eu d'incidents en détention ou de soupçon d'évasion depuis 1999, date de son incarcération.
Pourquoi, alors, le maintien du statut DPS pour Pierre Alessandri ?
La motivation du ministère et de la commission pour maintenir le statut DPS de mon client est purement politique. Elle s'attache à l'acte commis il y a maintenant 24 ans, puisque c'était en 1998 que le préfet Claude Érignac a été assassiné, et sur le fait que, compte tenu de la gravité et du trouble exceptionnel causé à l'ordre public par cet acte, l'évasion éventuelle de Pierre Alessandri engendrerait à son tour un grave trouble à l'ordre public.
Quelle est la prochaine étape pour votre client ?
La commission qui s'est réunie en février 2022 a donné un avis. Suite à cet avis, l'administration pénitentiaire et le Premier ministre devraient donner leur décision finale. Maintenant, comme mon client, j'attends. Il n'y a pas de délai, nous devons nous armer de patience et attendre.
Après son agression, la semaine dernière, Yvan Colonna se trouve aujourd'hui dans un coma post-anoxique. Votre client bénéficie-t-il, depuis, d'une protection particulière à la maison centrale de Poissy, où il est détenu ?
Non, pas du tout, rien n'a changé.
Depuis cette agression, de nombreux Corses ont fait part de leur soutien à Yvan Colonna et à ses proches. Des manifestations ont été organisées, dont certaines ont accouché de violences, et d'autres sont prévues ce week-end. Quel est votre sentiment sur ces événements ?
Je ne souhaite pas m'exprimer là-dessus.
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