COUP DE FILET - Un réseau de proxénètes roumains particulièrement violent qui exploitait une trentaine de jeunes filles a été démantelé cette semaine dans le sud de la France.
La patience aura payé. Après dix longs mois d’enquête, à coups de planques et de filatures, les policiers du SRPJ de Montpellier et de l’Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH), sont parvenus à faire tomber un réseau complet de proxénètes roumains dans le sud de la France. Dimanche dernier, ils ont ainsi interpellés 10 individus, dont 8 en France et 2 en Roumanie, sur mandat d’arrêt européen.
Parmi eux, deux frères étaient plus spécifiquement chargés de recruter de jeunes filles en Roumanie et de les acheminer vers la France où d’autres membres du réseau prenaient le relais pour les surveiller. "Les jeunes filles, une trentaine, travaillaient sur le bord de la route le long de la RN 9, entre Nîmes et Avignon, et même jusqu’à Narbonne", explique à LCI Jean-Marc Droguet, chef de l’OCRTEH. "Ce réseau avait tout simplement repris progressivement les places libérées par un autre réseau de prostitution bulgare et roumain qui avait été démantelé il y a un an", commente le commissaire divisionnaire.
Un tatouage à la base du cou, en fonction du groupe auquel elles appartenaient
Mais ce qui frappe le plus les enquêteurs qui ont travaillé sur cette affaire, c’est la violence particulière ce réseau-ci. "Les jeunes filles subissaient de la violence et une très forte pression, relate Jean-Marc Droguet. Leurs prestations étaient chronométrées, chacune devait ramener entre 200 et 600 euros chaque jour…". Mais c’est un autre aspect qui les interpelle encore plus. "Ces jeunes filles étaient tatouées avec un signe distinctif sur le bras ou à la base du cou, en fonction du groupe de filles auxquelles elles appartenaient ".
Mis en examen entre mercredi et jeudi pour proxénétisme et traite d’êtres humains, tous les membres du réseau interpellés en France dorment désormais en prison, dans l’attente de leur procès.