FAIT DIVERS – Près de trois ans après son procès et la publication de son livre autobiographique, Alexandra Lange, femme battue et acquittée après avoir tué son mari, fera de nouveau la Une. TF1 diffuse ce lundi 26 janvier à 20h55 L'Emprise, téléfilm avec Odile Vuillemin, Fred Testot et Marc Lavoine adapté de son livre.
"Je l'ai tué pour ne pas mourir". La phrase choisie en couverture de son livre Acquittée résume à elle seule le calvaire vécu par Alexandra Lange. Le 23 mars 2012, cette trentenaire mère de quatre enfants a été acquittée par la cour d’assises du Nord du meurtre de son mari.
Trois ans plus tôt, dans la nuit du 18 au 19 juin à Douai, Alexandra Lange, 32 ans tuait son époux d'un coup de couteau à la gorge. Son père, Marc Lange, 56 ans, était jugé à son côté, accusé comme elle d'avoir placé un couteau dans la main de son gendre mort, dans l'espoir d'atténuer les charges contre sa fille. Tous deux ont été reconnus coupables de "modification illicite de la scène de crime" et condamnés respectivement à un et six mois de prison avec sursis. Rien ou presque par rapport à la condamnation que la jeune femme encourait.
Un arrêt qui a marqué
A l'époque, ce drame a fasciné le public. L'arrêt, rendu par la cour qui a suivi des réquisitions de l'avocat général Luc Frémiot, a lui fait date. Il ne serait donc pas étonnant que le téléfilm "L'Emprise" avec Odile Vuillemin, Fred Testot et Marc Lavoine et adapté de l'ouvrage autobiographique diffusé ce lundi 26 janvier à 20h55 sur TF1 réunissent des millions de téléspectateurs.
Car le cas d'Alexandra Lange n'est pas isolé. Chaque année, plus de 216.000 femmes sont victimes de violences commises par leur partenaire, selon des chiffres du gouvernement. Parmi ces victimes, seules 16% déposent plainte. En 2013, 121 femmes sont mortes, victimes de leur compagnon ou ex-compagnon, d'après le ministère de l'Intérieur.
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Onze ans de "calvaire"
Lors du procès d'Alexandra Lange, la défense comme l'accusation avaient relevé l'"inaction" des autorités. "Elle a essayé de partir, a tenté de déposer une plainte. Elle n'a pas été beaucoup aidée, ni par les services de police malgré les instructions du parquet ni par les services sociaux", avait lancé dans sa plaidoirie Me Bonaggiunta. "Quelle crédibilité aurait cette cour d’assises si (on) la condamnait alors que la société ne l'a pas protégée quand elle est allée au commissariat" déposer plainte, avait questionné l'avocat général, Luc Frémiot .
Pendant onze années, Alexandra Lange a vécu, selon ses propres mots, un "calvaire" auprès de son mari alcoolique et violent, de quatorze ans son aîné. Alexandra Lange "croyait au conte de fées" et a reçu "très vite la première gifle, les premières humiliations, (...) puis les coups de pied, de poing, les viols", avait décrit Me Bonaggiunta dans la salle d'audience, ajoutant que la vie de sa cliente avec ce "monstre" se résume "à deux mots: l'enfer conjugal".
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