Mort d'un lycéen lors d'une épreuve du bac : le père porte plainte pour "non assistance à personne en danger"

par M.L avec AFP
Publié le 27 avril 2023 à 15h05

Source : Sujet TF1 Info

Un lycéen de 19 ans, Nadir, est décédé le 21 mars à la suite d'un malaise survenu en pleine épreuve de bac.
Son père a déposé plainte contre l'établissement scolaire et des surveillants présents pour "non-assistance à personne en danger".
Selon lui, le jeune homme a été pris en charge trop tard, et ses camarades empêchés de l'aider.

Le drame avait déclenché la consternation à Lille. Le père de Nadir, lycéen atteint d'une pathologie cardiaque et décédé le 21 mars à la suite d'un malaise pendant une épreuve du baccalauréat, a déposé plainte contre l'établissement scolaire et des surveillants pour "non-assistance à personne en danger", a-t-il indiqué jeudi, avec son avocat. "Pour la mémoire de mon fils, je dois faire quelque chose", avait déjà déclaré Tidjani Bekaddour-Benatia à TF1info fin mars, en annonçant sa volonté de porter plainte.

Il "a déposé lui-même cette plainte, le 8 avril au commissariat central de Lille", a indiqué ce jeudi à l'AFP son avocat, Me Farid Maachi, confirmant une information de la Voix du Nord. Il a "fait valoir des faits de non-assistance à personne en danger", et "dirigé la plainte contre l'établissement scolaire Gaston Berger, et l'ensemble des personnes adultes" qui surveillaient l'épreuve, a-t-il précisé.

"Il a été laissé sur le sol"

Lorsque Nadir, 19 ans, "a été pris d'un malaise cardiaque, une ou deux minutes après la distribution des sujets, les surveillants n'ont pas réagi comme il fallait", a affirmé l'avocat. Selon plusieurs élèves témoins, "il a été laissé sur le sol, sans que les surveillants semblent réagir", pendant "une vingtaine de minutes", "alors même que l'établissement avait connaissance de sa fragilité", une pathologie cardiaque grave, a-t-il détaillé. Nadir a ensuite été transféré au CHU de Lille où il est décédé

L'avocat a précisé avoir transmis des témoignages écrits au parquet de Lille, qui a ouvert après le décès une enquête en "recherche des causes de la mort". Le ministre de l'Éducation, Pap Ndiaye, a lui annoncé l'ouverture d'une enquête administrative de l'Inspection générale.

"J'ai perdu mon fils. Je ne pourrai jamais le récupérer. Mais j'attends de la justice qu'elle m'éclaire sur les circonstances réelles de son décès", a déclaré à l'AFP Tidjani Bekaddour-Benatia. Invoquant les récits d'une "dizaine d'élèves", il a affirmé que Nadir avait d'abord demandé à sortir de la salle, ce qui lui avait été refusé. Puis "il s'est écroulé, a agonisé, les élèves ont crié, ont voulu l'aider, les surveillants leur disaient 'non, vous restez à votre place'", a-t-il assuré. "Les adultes sont restés figés" même quand un élève a prévenu qu'il était cardiaque, et un surveillant l'aurait "même enjambé, continuant à distribuer les feuilles", a-t-il encore assuré. "Ce comportement n'est pas digne, c'est scandaleux", avait-il dénoncé auprès de TF1info fin mars.

"C'était un jeune homme de valeur, joyeux, toujours positif, qui aimait les défis. Il m'avait dit 'papa, je vais te rendre heureux et fier'", s'est ému Tidjani Bekaddour-Benatia. Après le décès, le rectorat avait assuré que les secours avaient été contactés "directement" et l'adolescent "immédiatement placé en position latérale de sécurité"


M.L avec AFP

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