Quatre jours après la mort de Lisa, 3 ans, dans l'Eure, le Syndicat des directrices et directeurs d'école (S2dé) dénonce ce mercredi la suspension de la directrice de l'école maternelle à Conches-en-Ouche où l'enfant était scolarisée.La petite fille a été battue pendant des mois sans que personne se rende compte de rien.
Le Syndicat des directrices et directeurs d'école (S2dé) a dénoncé mercredi la suspension d'une directrice d'une école maternelle à Conches-en-Ouche, commune de l'Eure où était scolarisée Lisa, fillette de trois ans morte après des violences présumées de la part de sa mère et son beau-père. Mardi, outre la suspension "à titre conservatoire" de la directrice, le rectorat a annoncé avoir diligenté "une enquête administrative afin de faire la lumière sur la chaîne de signalement des faits par les services de l'Éducation nationale".
"La suspension à titre conservatoire de la directrice n'est en aucun cas une sanction, mais pour protéger la directrice de l'exposition médiatique le temps de l'enquête", a précisé le rectorat mercredi.
"Fusible idéal pour endosser toutes les responsabilités"
La fillette, portant "de multiples hématomes" sur le corps, est décédée dans la nuit de samedi à dimanche après son arrivée au CHU de Rouen à 1h53, malgré l'intervention des secours au domicile familial à Conches-sur-Ouche. Selon le procureur de la République d’Évreux, Rémi Coutin, la fillette "n'aurait pas été scolarisée la semaine précédent le drame" et "ni la gendarmerie, ni la justice, ni les services de l'aide sociale à l'enfance n'avaient été informés" des "violences difficilement soutenables" subies par la petite fille.
Dans un communiqué intitulé "L'Opprobre", le Syndicat des directrices et des directeurs d’école de l’Éducation nationale (S2dé), minoritaire, regrette que le directeur ou la directrice d'école soit "le fusible idéal pour endosser toutes les responsabilités, tous les maux de notre pays". "Nous sommes responsables de tout en subissant toutes les défaillances du système sans le moindre moyen", déplore-t-il dans le communiqué, qui dit avoir écrit au ministère de l’Éducation nationale pour demander "en urgence une entrevue". "Hier, nous avons été bouleversés, aujourd’hui, nous sommes écœurés par cet opprobre", conclut le communiqué.
Dans le volet judiciaire de cette affaire, la mère et son compagnon ont été mis en examen pour meurtre sur mineur de 15 ans et violences, et placés en détention provisoire.