Lycéen décédé pendant une épreuve du bac à Lille : le père de Nadir annonce qu'il va porter plainte

Publié le 27 mars 2023 à 18h34
Lycéen décédé pendant une épreuve du bac à Lille : le père de Nadir annonce qu'il va porter plainte
Source : Tidjani Bekkadour-Benatia

Mardi 21 mars, Nadir, 19 ans, devait passer une épreuve de spécialité du bac à Lille (Nord).
Dans la classe, l'élève s'est effondré devant ses camarades et est décédé peu après.
Son père, Tidjani Bekkadour-Benatia annonce ce lundi à TF1info qu'il va porter plainte pour "non-assistance à personne en danger".

"Je viens d'enterrer mon fils près d'Oran d'où nous sommes originaires et aujourd'hui, mon cœur est partagé entre de la tristesse et de la colère. Personne n'arrive à admettre ce qui est arrivé à Nadir, c'est trop dur ", confie à TF1info Tidjani Bekkadour-Benatia ce lundi depuis l'Algérie. Le jeune garçon âgé de 19 ans est décédé mardi dernier, 21 mars, au centre hospitalier de Lille (Nord). Il y avait été admis dans la journée après avoir fait un malaise en pleine épreuve de spécialité du bac au lycée Gaston Berger. Huit encadrants et environ 80 élèves étaient présents quand le candidat s'est effondré au sol. 

"Quand nous avons appris le décès de Nadir, nous avons été bouleversés. Des témoins au fil des jours nous ont raconté ce qu'il s'était passé. Ça a été un choc supplémentaire. Des élèves nous ont dit que Nadir était resté seul par terre, inanimé, pendant près de 20 minutes, qu'on leur avait demandé de continuer l'épreuve d'économie, presque comme si de rien n'était. Ce comportement n'est pas digne, c'est scandaleux", dénonce ce père endeuillé. 

Pour lui, c'est certain, il y a eu des manquements de la part des personnes sur place pour encadrer l'examen. "Pour la mémoire de mon fils, je dois faire quelque chose. Nous avons donc décidé de porter plainte dès notre retour en France dans les prochains jours pour non-assistance à personne en danger", nous fait savoir Tidjani Bekkadour-Benatia. 

De nombreux témoignages

Le père de famille appelle que son fils avait une maladie cardiaque connue, qu'il était même venu en France en 2007 pour se faire opérer. "Quand vous avez un enfant qui souffre de graves problèmes de santé, on remplit des papiers en début d'années, toute l'école est au courant. Personne ne pouvait ignorer la maladie de Nadir, et un médecin aurait dû être présent dans l'établissement pour intervenir au plus vite auprès de mon enfant. On l'a laissé seul, un long moment et au final, c'est une élève qui l'a mis en position latérale de sécurité en attendant les secours qui seraient arrivés bien après. Qui peut trouver ça normal ?", s'interroge M. Bekkadour-Benatia. 

Deux enquêtes ouvertes

Mardi dernier, le rectorat de Lille a assuré à l'AFP que le lycée avait directement contacté les secours et que le jeune garçon avait été directement placé en position latérale de sécurité. Il n'a pas fait davantage de commentaires sur les circonstances du drame.

Deux enquêtes ont été très rapidement ouvertes suite à cet événement tragique. Le parquet de Lille a ouvert, suite au décès de la victime, une enquête en recherches des causes de la mort. 

Le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Pap Ndiaye, a lui annoncé mercredi soir, après avoir échangé avec la famille de Nadir et lui avoir présenté ses condoléances, qu'il avait décidé de lancer une enquête administrative via une saisine de l’Inspection générale afin d'évaluer les modalités de prise en charge de cet élève avant l'arrivée des secours et la gestion de la situation de crise au sein de l'établissement. Les résultats sont attendus d’ici à un mois. 


Aurélie SARROT

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