Une femme âgée de 40 ans a été mise en examen pour "meurtre sur mineur de 15 ans".Celle-ci avait dissimulé deux fœtus dans des sac-poubelles au fond d'un jardin d'une maison à Ombrée-d'Anjou.Face aux enquêteurs, elle a indiqué qu'elle n'avait su réagir face à des grossesses non désirées par son couple.
Près de quatre mois après la macabre découverte, les investigations ont permis d'identifier la mère de famille. Le 19 février 2022, deux fœtus dissimulés dans des sac-poubelles glissés sous un tas de bois au fond du jardin d’une propriété nouvellement acquise et située à Ombrée-d’Anjou dans le Maine-et-Loire. Les examens médicaux pratiqués ont permis d'établir que les deux nouveaux-nés étaient de sexe masculin, qu'ils étaient nés à terme, et qu'ils avaient été déposés dans cet espace vert. Les deux enfants n'étaient pas des jumeaux.
"Les recherches ADN ont permis d’identifier d’abord la maman des deux enfants, âgée de 40 ans, ancienne propriétaire des lieux. Cette dernière a été placée en garde à vue le 14 juin 2022 par les enquêteurs de la brigade de recherches de Segré. Elle a reconnu avoir donné naissance, à deux reprises, espacées de plusieurs mois", indique le procureur de la République d'Angers Éric Bouillard dans un communiqué ce jeudi.
La quadragénaire, qui n'habite plus le Maine-et-Loire, avait vécu pendant dix ans dans cette maison. Elle n'avait pas antécédent judiciaire, était insérée et avait un poste en CDI.
Le père ignorait qu'elle était enceinte
Selon ses déclarations, elle n’avait su "réagir face à des grossesses non désirées par le couple". "Dans la suite de deux accouchements, elle a décrit un procédé identique destiné à empêcher les enfants de pleurer en les 'serrant fort'. Cela peut ressembler à des morts par étouffement mais l'état des corps - en état de putréfaction- ne permet pas d'être plus précis", a ajouté Éric Bouillard.
Le père, dont elle est aujourd'hui séparée, ignorait qu'elle était enceinte et n'est pas mis en cause, a informé le procureur. Dans les deux cas, après avoir constaté leur fin de vie, elle avait dissimulé les corps dans un sac, tous deux dissimulés à l’endroit où ils avaient été découverts.
Placée sous contrôle judiciaire
Déférée au parquet ce jeudi 16 juin, elle a été mise en examen par le juge d’instruction du chef de meurtre sur mineur de 15 ans. Elle encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
"Son placement en détention provisoire a été requis par le parquet. Elle a été placée sous contrôle judiciaire par le magistrat instructeur, décision confirmée par le juge des libertés et de la détention. Le ministère public a relevé appel de cette décision", conclut le magistrat.