Crise à la police judiciaire : le directeur de la zone Sud limogé après une action de policiers à Marseille

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Publié le 7 octobre 2022 à 14h56, mis à jour le 7 octobre 2022 à 17h46

Source : TF1 Info

Le patron de la police judiciaire de la zone sud de la France, Éric Arella, a été démis vendredi de ses fonctions par le directeur général de la police nationale (DGPN).
En cause : une démonstration de colère, la veille, de policiers marseillais contre la réforme de la PJ.

Une démonstration de colère qui passe mal, au point de virer à la crise au sein de la police. Au lendemain de l'action des policiers de Marseille contre la réforme de la PJ, la direction générale de la police nationale (DGPN) annonce ce vendredi 7 octobre avoir démis de ses fonctions le patron de la police judiciaire de la zone sud de la France, Éric Arella. Il est remplacé par Dominique Abbenanti, actuellement attaché de sécurité à Alger. 

Cette décision fait suite à une action mouvementée, jeudi devant l'hôtel de police de Marseille, lors de laquelle quelque 200 officiers de la police judiciaire ont manifesté ouvertement, devant le patron de la DGPN, Frédéric Veaux, leur hostilité à la réforme de la PJ lancée par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. A sa sortie de réunion, Frédéric Veaux a traversé les couloirs dans une ambiance glaciale, contraint de fendre une haie de manifestants silencieux (vidéo en tête de cet article). 

"Une telle déloyauté n'est pas acceptable"

"Comme pour toute réforme, il y a des discussions, il peut y avoir des désaccords. Mais une telle déloyauté n’est pas acceptable", indique à TF1info l'entourage du directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux, qui a lui-même ordonné le départ d'Éric Arella, remplacé par Dominique Abbenanti, jusqu'ici attaché de sécurité à Alger. "Les résultats à Marseille sont par ailleurs mauvais avec des niveaux records d’homicides alors que les effectifs ont été considérablement renforcés."

"C’est une honte, on lui fait porter le chapeau. Il a toujours été loyal. Et ce sont la quasi-totalité des responsables qui sont contre cette réforme", a de son côté réagi une source de la PJ à Marseille auprès de l'AFP.

La réforme de la PJ suscite une énorme réticence au sein de l'institution, mais aussi du côté de la justice. Porté par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et Frédéric Veaux, le projet prévoit de placer tous les services de police d'un département -renseignement, sécurité publique, police aux frontières (PAF) et police judiciaire (PJ) - sous l'autorité d'un seul Directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet.


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