Manifestation du 19 janvier : un homme amputé d'un testicule après un coup de matraque d'un policier

par Idèr NABILI avec Marie BELOT
Publié le 22 janvier 2023 à 14h09, mis à jour le 23 janvier 2023 à 13h47

Source : TF1 Info

Un manifestant contre la réforme des retraites a été amputé d'un testicule après avoir subi un violent coup de matraque par un policier.
Les faits se sont produits jeudi 19 janvier, lors de la journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
Une plainte doit être déposée dans les prochaines heures.

Les faits se sont produits en pleine manifestation. Jeudi 19 janvier, tous les syndicats appelaient à une première journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Selon les sources, entre 1,12 et "plus de deux millions" de personnes ont répondu à l'appel des organisations syndicales, une manifestation qui s'est globalement bien déroulée, ont salué organisateurs et gouvernement. Mais un incident, et pas des moindres, s'est produit boulevard Beaumarchais, à Paris (XIe arrondissement), en plein cœur de l'après-midi.

Un homme d'une vingtaine d'années a reçu un violent coup de matraque à l'entrejambe de la part d'un policier. Ce manifestant, un ingénieur franco-espagnol passionné de photographie, a dû être amputé d'un testicule. Il va porter plainte pour "violences volontaires ayant entraîné une mutilation par une personne dépositaire de l'autorité publique", indique son avocate, Me Lucie Simon, à TF1info, précisant qu'il s'agit d'une qualification criminelle.

Un acte "gratuit, voire sadique", selon la victime

"Il est en état de choc, ne comprend pas ce qu'il s'est passé", nous rapporte son avocate. "Il ne comprend pas la raison, ne présentait pas de danger." Au moment des faits, ce manifestant "se trouvait à terre", avec "les deux mains sur son appareil" photo, poursuit-elle. "Il a la sensation d'un acte gratuit, voire sadique. Il n'a pas été interpellé par la suite, ce qui montre qu'il ne présentait pas de danger. Il était là pacifiquement, n'avait rien jeté."

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a exprimé sur BFMTV son "empathie" envers le jeune homme, tout en soulignant "la nécessité de comprendre les conditions dans lesquelles cette intervention a été réalisée" et d'"identifier ce qui relève de la légitime défense". "Quand on regarde l'image, on est forcément interpellé. Rien ne justifie de se retrouver opéré de la sorte, de se retrouver blessé."

D'après la préfecture de police, les forces de l'ordre ont agi "dans un contexte d'extrême violence". Selon nos informations, des casseurs se trouvaient à proximité et tentaient de s'en prendre aux vitres de la Matmut, située au 36 boulevard Beaumarchais. Les policiers sont intervenus "immédiatement pour empêcher la dégradation" du bâtiment, explique la préfecture de police, qui précise que Laurent Nuñez, le préfet, "a demandé à ce que les circonstances exactes de l'incident soient éclaircies"

Ce lundi, le parquet de Paris indique à TF1/LCI qu'une enquête a été ouverte le même jour du chef de violences par personne dépositaire de l'autorité publique. Les investigations ont été confiées uniquement à l'IGPN.


Idèr NABILI avec Marie BELOT

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