La réforme des retraites promulguée, la colère ne faiblit pas

Rouen : enquête ouverte après qu'une manifestante a eu le pouce arraché

Publié le 24 mars 2023 à 14h53, mis à jour le 28 mars 2023 à 11h15
JT Perso

Source : JT 20h Semaine

Jeudi à Rouen (Seine-Maritime), une femme qui participait à la manifestation contre la réforme des retraites a eu le pouce arraché.
La victime, âgée d'une quarantaine d'années, a été prise en charge par les secours.
Le parquet de Rouen a ouvert une enquête pour connaître les circonstances exactes de l'événement.
L'avocate de la victime a donné des nouvelles de sa cliente ce vendredi soir.

Les images de la victime au sol, la main en sang, font depuis jeudi le tour des réseaux sociaux. Ces clichés ont été pris à Rouen (Seine-Maritime) où, comme dans des dizaines d'autres villes en France, une nouvelle manifestation était organisée contre la réforme des retraites. 

Dans le cortège, cette femme âgée d'une quarantaine d'années a eu le pouce arraché. Prise en charge par les secours, la victime a été conduite au CHU de la ville. 

"Une enquête concernant les circonstances dans lesquelles une femme a été blessée gravement à la main a été ouverte par le parquet de Rouen", a indiqué Frédéric Teillet, procureur de la République. "Elle a été confiée à la sûreté départementale de Rouen, qui est chargée de réunir les éléments qui doivent permettre d’établir les circonstances dans lesquelles ces faits sont survenus." 

Un rassemblement en soutien ce vendredi

Jeudi, une source syndicale présente au moment de l'accident avait indiqué que la quadragénaire aurait été blessée par une grenade de désencerclement. Une information qui n'a pas été confirmée à ce stade.

Ce vendredi matin, au lendemain du drame, un rassemblement était organisé par plusieurs syndicats parmi lesquels la CGT, le SNES (Syndicat national des enseignements de second degré) et Sud-Éducation devant le collège Jean Lecanuet, où travaille la victime en tant qu'accompagnant d'élèves en situation de handicap (AESH). 

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"Nous, personnels du collège Jean Lecanuet, sommes sous le choc face à la mutilation d’une de nos collègues, victime d’un tir de grenade de désencerclement pratiquement à bout portant alors qu’elle essayait d’alerter les autres manifestants sur le danger imminent", écrivent les collègues de la victime dans un communiqué. 

"Nous sommes également en colère quand nous entendons des rumeurs sur les réseaux sociaux, relayées par certains médias, selon lesquelles notre collègue aurait été agressive et aurait ramassé la grenade. Outre la stupidité d’un tel propos, nous tenons à témoigner que notre collègue n’a jamais été agressive ; qu’elle n’a jamais cherché à attaquer les forces de l’ordre et qu’elle a toujours été pacifiste. Elle nous répétait qu’elle s’est engagée dans le mouvement de protestation contre la réforme des retraites pour l’avenir de ses enfants", ajoutent-ils. 

La victime communique ce vendredi

En fin d'après-midi, l'avocate de la victime, Me Julia Massardier a donné des nouvelles de sa cliente à TF1info. Celle-ci est "sortie du bloc opératoire dans la nuit et encore très choquée par les événements". 

"Elle souhaite rappeler qu'elle n'a fait qu'exprimer pacifiquement son opinion. Alors qu'elle se trouvait parmi les manifestants, elle a senti une pression à l'épaule droite, puis entendu une explosion et finalement ressenti une douleur très vive à la main", relate la robe noire. 

Elle présente deux blessures dont une qui la prive définitivement de son doigt. "Elle se décidera à tête reposée sur les suites qu'elle entend donner à tout cela", souligne l'avocate. 

Les investigations se poursuivent et des auditions vont être faites.


Aurélie SARROT

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