FAIT DIVERS - Trois hommes, âgés de 25 à 27 ans, ont été tués dans deux probables règlements de comptes à Marseille dans la nuit de samedi à dimanche.
À Marseille, la guerre des territoires fait rage. Trois hommes, connus pour trafic de produits stupéfiants, ont été tués dans deux probables règlements de comptes dans la Cité phocéenne dans la nuit de samedi à dimanche.
Vers minuit, d'abord, deux hommes de 25 et 26 ans ont été abattus de plusieurs balles de calibre 9mm et de fusil d'assaut dans la cité de "La Marine bleue" dans le 14e arrondissement, un des quartiers les plus pauvres de Marseille, ont indiqué des sources proches de l'enquête. Les victimes, jamais condamnées, étaient connues des services de police, elles devaient toutes deux comparaître prochainement en justice, l’un d’entre eux pour des faits d’infractions à la législation sur les stupéfiants.
À 2h du matin, cette même nuit, dans le 4e arrondissement, cette fois-ci, la police a reçu plusieurs appels pour lui signaler des coups de feu. D'après les témoignages, un homme aurait été entrainé de force dans un véhicule. La voiture a été retrouvée en train de brûler dans le 13e arrondissement suivant un mode opératoire surnommé "barbecue" régulièrement employé dans les règlements de compte au sein du banditisme marseillais. Dans le coffre, un corps en partie carbonisé a été découvert. "S’il est probable que ce corps soit celui de la personne enlevée, ce point devra être confirmé par les investigations et analyses en cours", indique le parquet de Marseille.
La victime de l’enlèvement, âgée de 27 ans, était connue des services de police et a déjà été condamnée à 12 reprises, elle devait également comparaître prochainement en justice.
Deux enquêtes en flagrance ont été confiées à la Direction centrale de la Police judiciaire de Marseille.
Ces deux nouveaux épisodes sanglants interviennent dans un climat tendu dans les quartiers marseillais : le 18 août, un adolescent de 14 ans seulement a été tué au fusil d'assaut à l'entrée de la cité des Marronniers, dans le 14e arrondissement, près d'un point de deal, un autre du même âge blessé et un enfant de 8 ans légèrement blessé.
"Les enquêtes judiciaires sont en cours, mais a priori il apparaît assez évident que la guerre des territoires pour récupérer des points de deal (de drogue) rémunérateurs est sans doute une des raisons de ces attaques à main armée", qui se sont multipliées dans le département des Bouches-du-Rhône ces derniers mois, même si elles baissent depuis une dizaine d'années, avait alors souligné le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Funeste décompte
Onze personnes sont officiellement décédées cette année dans des règlements de comptes, selon un décompte du 14 août de la Préfecture de police. Entre fin juin et début juillet, cinq hommes ont été tués par balles. "Il y a des périodes de calme puis des flambées qui peuvent surprendre. Le monde du banditisme n'est pas stagnant", avait souligné à l'époque le directeur de la zone Sud de la police judiciaire, Eric Arella, en rappelant l'année 2014 avec six mois sans règlement de comptes et un bilan annuel final de 23 "réglos". En 2016, 29 personnes sont mortes dans des règlements de compte à Marseille, un record depuis 30 ans.
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