Menaces, agression et insultes racistes à Cergy : le suspect en détention provisoire en attendant son procès

Publié le 4 juin 2021 à 10h30, mis à jour le 4 juin 2021 à 15h11

Source : TF1 Info

JUSTICE - Le procès de l'individu âgé de 24 ans soupçonné d'avoir proféré dimanche dernier des menaces et injures racistes à l'encontre d'un livreur noir et d'une riveraine devant un restaurant de Cergy (Val d'Oise) et qui devait se tenir jeudi a été renvoyé eu 8 juillet prochain. L'auteur présumé avait également agressé le livreur.

Des vidéos devenues virales, une chasse à l'homme, des menaces sur les réseaux sociaux, une fermeture de l'établissement. Les incidents survenus devant le restaurant Le Brasco  à Cergy Pontoise dimanche dernier ont suscité de nombreuses réactions. Le livreur, qui a été visé par des insultes racistes et agressé par un homme et la jeune femme qui a été traitée de "sale négresse" et de "sale noire", avaient porté plainte dès le lundi avant que l'auteur présumé des faits  ne soit interpellé mardi dans le 10e arrondissement de Paris. 

Ce dernier, prénommé Mourad D., âgé de 24 ans devait être jugé jeudi par le tribunal correctionnel de Pontoise pour ces faits. 

En veste et T-shirt de sport sombres, ce cariste intérimaire au casier judiciaire déjà bien rempli est passé dans l'après-midi en comparution immédiate devant la justice mais a sollicité un délai pour préparer sa défense. Le procès a donc été renvoyé au 8 juillet. Mais en attendant cette date, le suspect a dit quelques mots. 

Très agacé, il a été renvoyé au dépôt pour se calmer

Agacé par "l'ampleur" prise par cette affaire,  le prévenu s'est montré dans le box passablement agité, au point d'être renvoyé plusieurs minutes au dépôt par la présidente pour le "calmer". "Je ne mérite pas de me faire juger dehors chez BFMTV, chez Cyril Hanouna", s'est emporté le jeune homme, arrêté à Paris deux jours après les faits. Il se défend d'avoir attaqué le livreur par racisme. Suite à la diffusion de la vidéo, il avait été traqué par des internautes cherchant à se venger et qui ont diffusé son nom et son adresse sur les réseaux sociaux. Dans l'attente du procès, le tribunal a délivré un mandat de dépôt et l'a placé à l'isolement, son avocat s'alarmant d'un "contrat sur sa tête".

Déjà plusieurs fois condamné pour violences ou trafic de stupéfiants, le prévenu est renvoyé devant le tribunal correctionnel pour "violences volontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à huit jours, à raison de l'appartenance à une ethnie, nation, race ou religion" sur le livreur. Pour la voisine, il sera jugé pour "injure publique à raison de l'ethnie, nation, race ou religion et d'apologie de crime contre l'humanité (crime de réduction en esclavage)", a indiqué dans un communiqué le procureur de Pontoise Eric Corbaux.

"Mes clients sont soulagés que la justice ait compris la gravité de leur traumatisme", a réagi auprès de LCI Me Mehana Mouhou après l'audience d'hier. Toutes les parties devraient être présentes le 8 juillet. 

Précisions du procureur ce vendredi

Dans un communiqué ce vendredi midi, le parquet de Pontoise ajoute que :"compte tenu des menaces dont fait l’objet le propriétaire du restaurant Le Brasco à Cergy, le procureur de la République de Pontoise précise qu’en l’état des investigations, il n’a été établi aucun lien professionnel entre celui-ci et la personne poursuivie devant le tribunal correctionnel des chefs de violences volontaires ayant entrainé une incapacité totale de travail supérieure à 8 jours, à raison de l'appartenance à une ethnie, nation, race ou religion et d'injure publique à raison de l'ethnie, nation, race ou religion et d'apologie de crime contre l'humanité commis à Cergy le 30 mai 2021".


La rédaction de TF1info

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