FÉMINICIDE - Une femme âgée de 31 ans est morte après avoir été brûlée vive par son mari, mardi après-midi à Mérignac (Gironde). Elle avait trois enfants.
Un féminicide particulièrement dramatique, sous les yeux des passants. Une femme âgée de 31 ans, mère de trois enfants, est morte mardi après-midi à Mérignac. Elle a été poursuivie, puis brûlée vive par son mari. Un homme déjà connu des services de police, qui a été arrêté peu après les faits.
La scène s'est déroulée vers 18h10, en pleine rue. L'homme, poursuivant la jeune femme, lui a tiré plusieurs coups de feu dans les jambes jusqu'à ce qu'elle s'effondre. Il l'a ensuite aspergée d'un liquide inflammable alors qu'elle était encore en vie et l'a immolée par le feu. Le pavillon où vivait la victime a été partiellement incendié dans des circonstances qui n'ont pas été précisées.
"Défavorablement connu des services de police"
Âgé de 44 ans, selon la police, l'auteur des faits a été interpellé environ une demi-heure plus tard par des policiers de la BAC (Brigade anti-criminalité), dans la commune limitrophe de Pessac. Il "était porteur d'un fusil de calibre 12, d'un pistolet à gaz et d'une ceinture de cartouches", selon le parquet de Bordeaux. Le parquet a ouvert une enquête du chef d'homicide volontaire par conjoint et destruction par incendie. Elle a été confiée à la direction départementale de la Sécurité publique, selon un communiqué.
"Le mis en cause était défavorablement connu des services de police et de l'autorité judiciaire", a ajouté la procureure de la République Frédérique Porterie. "Séparée de la victime, il a notamment été condamné le 25 juin 2020 par le tribunal correctionnel de Bordeaux à une peine de 18 mois de prison dont neuf mois assortis d'un sursis probatoire pendant deux ans."
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Une cellule psychologique mise en place
Les trois enfants de la victime, âgés de 3, 7 et 11 ans, qui vivaient habituellement chez celle-ci, "ne se trouvaient pas au domicile au moment des faits selon les éléments en notre possession", a indiqué le parquet, précisant qu'ils ont "fait l'objet d'une prise en charge psychologique par le Samu".
Selon le maire de Mérignac, Alain Anziani, ce drame, intervenu dans un quartier plutôt bourgeois et résidentiel, a suscité "beaucoup d'émotion" dans cette commune de la banlieue proche de Bordeaux. Une cellule psychologique a été mise en place afin d'accueillir les personnes ayant assisté à la scène.
En 2020, 90 féminicides ont été officiellement recensés en France, contre 146 l'année précédente.