MEURTRE - Au surlendemain de la mort d'une femme de 40 ans dans le Bas-Rhin, la gendarmerie locale, mise en cause par la fille de la victime la veille, s'est défendue de toute faute.
Au lendemain du témoignage de Stella, dont la mère est morte sous ses yeux, poignardée par son conjoint, l'émotion est toujours au rendez-vous. Dans un témoignage filmé par France Bleu Alsace, la jeune femme avait publiquement mis en cause le temps de réaction de la gendarmerie quand, juste après avoir reçu l'appel alarmant de sa mère, elle avait appelé à la caserne pour solliciter leur secours : "J'ai mis 3 minutes de Bischwiller à ici, alors que la gendarmerie se trouve également à Bischwiller. [...] Ils ont mis à peu près une demi-heure à venir".
"20 minutes pour arriver sur les lieux"
Contactée par LCI, la gendarmerie a fait part de deux appels. Un premier appel passé par l'ami de la fille de la victime mais "sans aucune mention d'urgence". Et un second coup de téléphone, 10 minutes après, "qui mentionne cette fois-ci un couteau et une urgence vitale". Dès lors, les patrouilles ont été déployées "en vitesse", expliquent les militaires, qui estiment de leur côté avoir pris "20 minutes pour arriver sur les lieux".
S'ils expliquent "comprendre évidemment l'émotion" de Stella, les gendarmes se défendent de toute faute, évoquant "plusieurs opérations en cours ce soir-là". En zone rurale, "leur contrat est d’intervenir en moins de 30 min, ce qui a été fait", poursuivent-ils. Et d'évoquer la difficulté pour eux de distinguer "une dispute de couple sur fond d'alcool, d'une situation où [le conjoint] tue [sa] femme avec un couteau".
Pourtant, poursuit la gendarmerie locale auprès de LCI, les militaires avaient eu vent des violences au sein du couple pour être intervenus plusieurs fois à leur domicile, dont une dernière fois, "trois jours avant le drame : la victime avait appelé pour dénoncer les violences de son mari avant de se rétracter et d'affirmer qu'elle n'était pas en danger".
Une gestion de la situation que critique également Stella : "On nous disait : 'Portez plainte'... on voit où ça mène. [...] On lui conseillait de partir, mais elle est chez elle, aussi!"
Selon le décompte des associations féministes, ce meurtre serait le 131e meurtre de femme par conjoint ou ex-conjoint. Il y en avait 121 en 2018, selon le ministère de l'Intérieur.