ENQUÊTE - Cédric B. a été mis en examen pour le meurtre et le viol à Ustaritz de Mélodie M., une jeune femme enceinte de huit mois. Ce marginal de 38 ans souffrait de troubles psychiatriques sévères.
Au fil des témoignages et de l’enquête, le profil du meurtrier présumé de Mélodie M. se dessine. Celui d’un homme de 38 ans aux traits marqués par la rue, la drogue, la délinquance et en proie à de profonds troubles psychiatriques. Cédric B., mis en examen mardi pour l’homicide et le viol d’une jeune femme enceinte de huit mois à Ustaritz, vivait en marge de cette société qui l'avait placé sous curatelle renforcée.
Né en Suisse et originaire de Haute-Savoie, l’homme de 38 ans, décrit comme SDF, était arrivé dans la région de Bayonne il y a huit ans. "Il squattait et vivotait chez des connaissances et des proches", explique une source proche du dossier. Depuis quelque temps, il avait trouvé un point de chute dans une résidence d’Anglet. Lors de son arrestation par les gendarmes, dimanche, à quelques kilomètres de là au terme d’une course folle, il était au volant d’un camion-plateau beige volé dans cette commune basque. Un vol de véhicules dont il s’était fait une spécialité. Sans emploi, le marginal était connu des services de police pour de nombreux larcins, des dégradations, des violences, des cambriolages ou encore un incendie. De fait, il était inscrit au Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG).
Interné à plusieurs reprises
Son casier ne faisait cependant mention d’aucune agression sexuelle. Mélodie M. a été violée et tuée par son agresseur, qui l’a attachée et bâillonnée. Au cours de sa garde à vue, Cédric B. "a reconnu son implication" dans les faits qu’il a décrits de manière "très calme". "Comme s’il était dénué d’affect", confie une source proche de l’enquête, encore glacée par ses déclarations. La question de sa santé mentale et de l’abolition de son discernement au moment des faits devrait être posée durant l'instruction. Car la sauvagerie du crime dont il est soupçonné et ses lourds antécédents psychiatriques interpellent.
Sa dernière condamnation par le tribunal correctionnel de Bayonne, en août dernier, à trois mois de prison avec sursis avait été accompagnée d’une obligation de soins. Par le passé, il avait été interné d'office à plusieurs reprises. Selon nos informations, le trentenaire souffrait de schizophrénie et un traitement médicamenteux lui avait été prescrit. Mais le suivait-il encore ?
Comme il l’a confirmé dans les colonnes de Sud Ouest, le maire d’Anglet avait lui-même demandé son placement en hôpital psychiatrique. "Cela fait deux ans qu’il perturbait les riverains de l’avenue d’Espagne, qu’il les menaçait de mort, développe Claude Olive, joint par téléphone. Des plaintes avaient été déposées et j’avais pris la décision de le faire interner d’office. Mais son psychiatre n’a pas voulu." Pour l'édile qui ne cache pas sa colère, Cédric B. n'avait "rien à faire dans la nature". "Il avait besoin d’être soigné. Signer un internement d’office, ce n’est pas une chose facile pour un maire, c’est une lourde responsabilité. Mais si j’en étais arrivé là, c’est que je considérais que la situation l'imposait", souffle-t-il.
"Il lui a montré ses dents et lui a lancé 'Je vais te manger'"
Vendredi dernier, le maire d'Anglet avait été alerté par les gendarmes en charge de l’enquête sur le meurtre de Mélodie M. : l’ADN retrouvé sur la scène de crime avait parlé et Cédric B. était activement recherché. Le lendemain, Claude Olive avait alors fait le rapprochement lorsque des employés d’une supérette où il faisait ses courses lui avaient relaté un incident troublant survenu quelques heures plus tôt avec un homme "déséquilibré".
"Un homme est entré dans le magasin. Il parlait tout seul et très fort, il se prenait pour Dieu, nous raconte ainsi Jérôme Falco, le gérant du Spar. Il s’en est ensuite pris à une cliente âgée qui a du caractère et ne s’est pas laissé faire. Il lui a alors montré ses dents et lui a lancé 'Je vais te manger'. Elle lui a répondu 'Tu me fais pas peur'". Puis l’homme menaçant est reparti avec sa bouteille de lait au volant d'un camion-plateau beige. Devant la photo de Cédric B. que leur ont ensuite présentée les policiers municipaux, les employés ont acquiescé. Le lendemain, le meurtrier présumé de Mélodie M. était arrêté.
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