Meurtre de Lola : enquête ouverte pour "provocation à la haine" après une manifestation "de l'ultra-droite" à Lyon

M.L (avec AFP)
Publié le 25 octobre 2022 à 21h38

Source : JT 20h Semaine

Vendredi, 100 à 150 personnes se sont rassemblées à Lyon en hommage à la jeune Lola, assassinée à Paris.
Une manifestation émaillée de slogans xénophobes.
Le parquet de Lyon "a ouvert une enquête du chef de provocation publique à la haine".
Le maire de la ville, lui, demande la "dissolution immédiate" d'un groupe qui y a pris part.

Sur les images qui ont circulé sur les réseaux sociaux vendredi, des dizaines de personnes s'amassent derrière une banderole "Justice pour Lola, l'immigration tue". Le jour même, la famille de la fillette avait pourtant demandé d'arrêter la récupération politique du drame. La justice s'attelle désormais au dossier : le parquet de Lyon a annoncé mardi l'ouverture d'une enquête pour "provocation à la haine" après une manifestation "de l'ultra-droite", marquée par des slogans xénophobes, qui s'est déroulée vendredi en hommage à la jeune Lola, tuée à Paris le 14 octobre dernier.

"Le parquet de Lyon a ouvert une enquête du chef de provocation publique à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion", a indiqué le parquet dans un courriel, cité par l'AFP.

Le collectif "Remparts Lyon" dans le viseur du maire

L'ouverture de cette enquête s'effectue "dans le prolongement" du signalement effectué lundi par le préfet du Rhône au procureur de la République de Lyon "concernant la manifestation de l'ultra-droite de vendredi" dernier, précise le parquet. L'enquête a été confiée à la Direction départementale de la sécurité publique du Rhône, selon la même source. La manifestation, tenue vendredi soir dans le centre de Lyon, avait rassemblé 100 à 150 personnes, selon la préfecture.

Le maire de Lyon, Grégory Doucet, avait indiqué que ce rassemblement avait été revendiqué par un militant s'identifiant sur les réseaux sociaux comme cadre de "Remparts Lyon", une "structure héritière" selon lui de l'association d'extrême droite dissoute "Génération identitaire".  Des vidéos sur les réseaux sociaux, notamment sur le compte Twitter de "Remparts", avaient montré des personnes cagoulées crier "immigrés assassins", avec une banderole  "Justice pour Lola, l'immigration tue"

Un rassemblement d'"individus menaçants et cagoulés" dénoncée par l'édile lyonnais dans une lettre transmise lundi au président Emmanuel Macron pour demander la "dissolution immédiate" des "Remparts", comme le rapporte Le Parisien. Demandant à pouvoir s'entretenir avec le chef de l'État, il s'est inquiété d'une "situation très préoccupante pour notre démocratie et les valeurs inscrites au fronton de nos mairies".

"Pendant que la municipalité écologiste manifeste sa volonté de fermer nos locaux et de nous dissoudre, rappelons que l’insécurité continue d’exploser à Lyon", s'est défendu sur Twitter le groupe "Remparts Lyon", qui a confirmé avoir "participé" au rassemblement de vendredi mais affirmé par ailleurs que "notre collectif n’est en aucun cas responsable des slogans entonnés". Dans les colonnes du journal régional Le Progrès, un porte-parole de la structure avait indiqué en septembre 2021 que "notre objectif à nous est de refaire groupe, communauté", après la dissolution de "Génération identitaire".

Les circonstances de la mort de Lola et le profil de la suspecte, de nationalité algérienne et sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), ont suscité de vives critiques à droite et à l'extrême droite. À la suite de plusieurs manifestations, la famille de la jeune fille avait demandé vendredi que "cesse instamment, et soit retirée, toute utilisation du nom et de l'image de leur enfant à des fins politiques".


M.L (avec AFP)

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