Après le meurtre de Lola, 12 ans, l'émotion et la polémique politique

Meurtre de Lola, 12 ans : le mobile du crime au cœur des interrogations

A.S avec le service Police-Justice TF1-LCI
Publié le 18 octobre 2022 à 13h19
JT Perso

Source : JT 20h WE

Vendredi soir, le corps de Lola, 12 ans, a été retrouvé dans une malle par un SDF dans la résidence où elle vivait, dans le 19e arrondissement.
L'auteure présumée du meurtre a été mise en examen lundi.
Les enquêteurs tentent d'élucider le mobile de ce crime sordide.

Un crime épouvantable qui bouleverse toute la France depuis cinq jours. Vendredi dernier, Lola, 12 ans, a été retrouvée dans une malle en plastique par un SDF dans la résidence où elle vivait avec sa famille, rue Manin dans le 19e arrondissement. 

L'autopsie du corps de l'adolescente a révélé que celle-ci était décédée des suites d'une "défaillance cardio-respiratoire avec manifestation asphyxique et signe de compression cervicale", a précisé la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, dans un communiqué lundi soir. "De multiples autres lésions étaient constatées, notamment au visage, au dos et de larges entailles au niveau du cou lesquelles n'entraient pas, selon les conclusions du médecin légiste, dans le déterminisme du décès. L'examen ne révélait pas de lésion traumatique de l'ensemble de la sphère sexuelle", a détaillé la magistrate. 

Interpellée samedi matin à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine) et placée en garde à vue, une Algérienne âgée de 24 ans en situation irrégulière, a reconnu les faits devant les enquêteurs, avant de se rétracter

Lundi, elle a été mise en examen des chefs de "meurtre sur mineur de 15 ans accompagné de viol", "torture ou actes de barbarie", "viol sur mineur avec torture" et "actes de barbarie". Elle a été placée en détention provisoire. Un homme de 43 ans, connaissance de l'auteure présumée des faits, a quant à lui été mis en examen du chef de "recel de cadavre". Il a été placé sous contrôle judiciaire, la détention provisoire n'étant pas possible du fait de la peine encourue.

Le mobile de l'auteure présumée des faits n'a pour l'instant pas été certifié. Plusieurs pistes sont à l'étude. 

Du satanisme?

Vendredi, quand les enquêteurs ont retrouvé le corps de Lola, l'adolescente avaient les pieds entravés et le visage scotché. En plus des multiples blessures dues à des coups portés à l'arme blanche au niveau du haut du corps et du cou, Lola avait "un 'zéro' et un 'un' inscrits en rouge sous chaque pied de la victime", a confirmé lundi la procureure de la République de Paris.  

Faut-il voir dans cette inscription un geste lié au satanisme ? Pour l'avocat de l'auteure présumée des faits, Me Alexandre Silva, interrogé lundi soir par la presse à l'issue du débat devant le juge des libertés et de la détention, cette hypothèse de "rituels sur des enfants, c'est n'importe quoi". Pour l'heure, la symbolique de ces deux chiffres n'a pas été élucidée. 

Une affaire de trafic d'organes ?

Ce week-end, plusieurs médias avaient relayé les propos qu'aurait tenu un témoin aux policiers après la découverte du corps de Lola. Ce dernier aurait dit avoir croisé l'auteure présumée des faits vendredi, poussant la malle en plastique à l'intérieur de laquelle se trouvait le cadavre de Lola. La suspecte lui aurait alors demandé de l’aide pour transporter le contenant, contre de l’argent dans le cadre d’un "trafic d’organe". "Elle n'a pas évoqué devant les enquêteurs le moindre échange au sujet de vente d’organes qu'elle aurait eu avec l’un des témoins", a informé lundi soir la procureure de la République de Paris. 

"Actuellement, je trouve absolument inhumain de laisser circuler des rumeurs qui ne sont pas vérifiées, qui ne sont pas discutées, qui n'ont à aucun moment été dans la procédure et d'accabler ainsi (la famille de Lola) avec deux choses qui n'ont jamais eu lieu et qui ne sont absolument pas envisagées", a insisté lundi soir Me Alexandre Silva, avocat de la suspecte. Selon lui, la "rumeur" d'un meurtre qui serait lié à un trafic d'organes "n'a jamais fait partie des débats" et "n'en fera jamais partie".

Une vengeance après un différend ?

L'autre mobile évoqué par plusieurs sources proches du dossier est un différend qui serait survenu entre l'auteure présumée des faits et la mère de Lola avant le meurtre de l'adolescente. 

La suspecte, qui avait été hébergée un temps par sa sœur, domiciliée dans le même immeuble que Lola et ses parents, aurait en effet demandé un pass pour rentrer dans la résidence de la rue Manin à la mère de Lola. Celle-ci aurait refusé de le lui donner. 

Cet élément pourrait-il avoir été un facteur déclencheur du crime ? Lundi soir, une information judiciaire, confiée à trois magistrats instructeurs, a été ouverte des chefs de meurtre sur mineur de 15 ans accompagné de viols sur mineur, tortures ou actes de barbarie, viol sur mineur avec torture ou actes de barbarie et recel de cadavre. Les investigations se poursuivent pour, notamment, tenter d'établir un mobile précis pour ce meurtre. 


A.S avec le service Police-Justice TF1-LCI

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