Mohamed Abrini, du petit commerçant au djihadiste fugitif

Anaïs Condomines
Publié le 25 novembre 2015 à 15h43
Mohamed Abrini, du petit commerçant au djihadiste fugitif

PORTRAIT – Activement recherché par les polices belges et françaises, Mohamed Abrini est soupçonné d’avoir aidé Salah Abdeslam à organiser les attentats de Paris.

Bouche pincée et cheveux coupés ras, le visage de Mohamed Abrini est désormais présent dans tous les esprits. Sous le coup d’un mandat d’arrêt international et européen lancé mardi par le parquet fédéral belge, cet homme belgo-marocain, âgé de 30 ans, est suspecté d’avoir prêté main forte à Salah Abdeslam dans sa préparation des attentats du 13 novembre. Comme lui, il demeure à ce jour introuvable.

Les deux hommes, présentés comme "proches" par ceux qui les ont connus à Molenbeek, sont repérés plusieurs fois ensemble avant les attaques. Le 11 novembre vers 19 heures, les images d’une caméra de vidéosurveillance montrent Mohamed Abrini dans une station essence de Ressons-sur-Matz (Oise), sur l’autoroute A1. Bouteilles de soda à la main, il s’apprête à monter au volant de la voiture Clio utilisée par Salah Abdeslam pendant les attentats et retrouvée plus tard, dans le 18e arrondissement de Paris. La veille des attaques, leur présence est à nouveau signalée à 3 heures du matin à Bruxelles. C’est peut-être à ce moment-là que les terroristes se mettent en route vers Paris afin de rejoindre leurs planques respectives.

Petites affaires

Mohamed Abrini, membre d’un duo infernal ou appui bien utile ? Il est, en tout cas, présenté comme "dangereux" et "probablement armé" par la police belge. Déjà condamné par le passé à une courte peine de prison, il est l’auteur de plusieurs délits de droit commun, notamment des vols avec violence. Et à l’image des différents suspects gravitant autour de Salah Abdeslam, il est lui aussi originaire de la commune bruxelloise de Molenbeek. Selon les informations de la RTBF , il aurait même pu y mener ses petites affaires pendant quelques mois. Dès le mois de septembre 2013, en effet, Mohamed Abrini aurait été associé de la société Tamimi, une petite entreprise dont on a bien du mal à saisir les activités.

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capture d'écran

Radié des listes de Molenbeek

Décrite dans les fiches techniques des entreprises belges à la fois comme une épicerie et un salon de coiffure pour hommes, Tamimi ouvre d’abord dans le quartier des Etangs noirs, à Molenbeek, avant de se déplacer à Anderlecht, au sud ouest de Bruxelles. La société, lourdement endettée, est déclarée en faillite au mois de juillet. Quelques mois plus tard, c'est au tour du café des frères Abdeslam de baisser le rideau. Mohamed Abrini, lui, a revendu ses parts dès le mois de décembre 2014.

Le moment était-il venu pour lui de se rendre en Syrie ? Il apparaît en tout cas, selon les informations du Soir , que l’homme était radié des registres de la population de Molenbeek. Les dates et la durée de son passage en Syrie sont pour l’heure encore inconnues, mais une chose est sûre : Mohamed Abrini figurait sur les listes des "returnees", ces djihadistes belges rentrés au bercail après un passage sur les terres du djihad.

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