JUSTICE - Les juges d'instruction vont ordonner une nouvelle expertise médicale dans la mort de ce jeune homme interpellé par les gendarmes en juillet 2016 à Beaumont-sur-Oise. Au mois de mars, une expertise demandée par la famille été venu contredire les conclusions de l'enquête qui disculpait les gendarmes.
Une nouvelle expertise médicale dans la mort d'Adama Traoré va être ordonnée par les juges d'instruction chargé d'enquêter sur la mort du jeune homme. Adama Traoré, 24 ans, est décédé lors de son interpellation par des gendarmes en juillet 2016. Depuis deux expertises médicales s'affrontent, toutes deux pointant des responsabilités différentes dans la mort du jeune homme.
La mort d'Adama Traoré avait été constatée le 19 juillet 2016 dans la caserne de Persan, près de deux heures après son arrestation dans sa ville de Beaumont-sur-Oise au terme d'une course-poursuite (Val-d'Oise).
Une première expertise disculpait les gendarmes
En septembre, l’expertise médico-légale de synthèse réalisée par quatre médecins a été rendue aux deux juges d’instruction. Elle déterminait que la mort d'Adama Traoré faisait suite à une réaction en chaîne après l'effort provoqué par sa fuite et disculpait les trois militaires qui avaient procédé à son interpellation. Lors de son arrestation, après une course-poursuite, Adama Traoré avait été maintenu au sol sous "le poids des corps" de trois gendarmes, selon les déclarations de l'un des militaires. La famille dénonçait depuis une "bavure" dans ce dossier qui avait entraîné plusieurs nuits de violences à Beaumont-sur-Oise.
Pour expliquer le décès, les experts décrivaient un enchaînement de réactions, s'appuyant notamment sur les différentes pathologies dont le jeune homme souffrait : un"trait drépanocytaire" pour lequel il avait été diagnostiqué et une "sarcoïdose de stade 2" dont il ignorait l’existence, expliquait alors Le Monde.
La seconde expertise met en cause la technique d'interpellation
Le 13 mars, une seconde expertise fournie à la justice par la famille est venu contredire les conclusions de l'enquête. Les médecins avaient été choisis par la famille et sont considérés comme les principaux spécialistes des maladies attribuées à Adama Traoré. Ils attribuent le décès du jeune homme à "un syndrome asphyxique aiguë", selon leur rapport consulté par l'Agence France-Presse. Ils invitent aussi à "se poser la question de l'asphyxie positionnelle ou mécanique", ce qui tend vers une mise en cause de la technique d'interpellation des gendarmes.
Les juges d'instruction considèrent que ce rapport ne peut être considéré comme une expertise judiciaire car les quatre médecins des hôpitaux de Paris qui en sont les auteurs n'ont pas été désignés par les magistrats, ne figurent pas sur les listes d'experts auprès des cours d'appel ou la Cour de cassation et n'ont pas prêté serment. Mais ces juges avaient tout de même rouvert les investigations le 13 mars, au lendemain de la remise de ce rapport médical.
Les juges d'instruction avaient bouclé une première fois leurs investigations mi-décembre sans avoir mis en examen les gendarmes, faisant craindre à la famille d'Adama Traoré un non-lieu dans ce dossier qu'elle a érigé en symbole des violences commises par les forces de l'ordre. De son côté, la défense des gendarmes mis en cause dans la mort du jeune homme avait dénoncé mi-mars le choix de la famille du jeune homme de privilégier une "instruction médiatique" en ayant transmis à la presse le rapport médical réalisé à son initiative.
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