RECUEILLEMENT - Une marche blanche a eu lieu ce dimanche à Argenteuil en mémoire d'Alisha. Un hommage lors duquel les parents de l'adolescente tuée lundi dernier ont pris la parole, submergés par l'émotion.
Plus de 2000 personnes rassemblées en hommage à Alisha. Encore sous le choc du décès de la jeune fille de 14 ans, retrouvée morte après avoir été battue et jetée dans la Seine par deux adolescents, la ville d'Argenteuil organisait ce dimanche une marche blanche en sa mémoire. Le cortège s'est élancé peu après 14h30 depuis le lycée Cognac-Jay, où elle était scolarisée pour s'achever au parc des Berges, en bordure du fleuve.
Derrière une banderole "Hommage à Alisha", les proches de la victime arboraient pour certains des t-shirts à son effigie, sur lesquels figuraient également en lettres rouges les hashtags #JusticePourAlisha et #StopHarcèlement.
Vive émotion
Près d'une heure après le début de la marche, les parents d'Alisha ont pris la parole tour à tour. "On m'a arraché une partie de moi. Plus rien ne sera comme avant", a lancé Jenny Khalid la mère de l'adolescente, submergée par l'émotion. "On avait des projets, elle avait toute sa vie pour les réaliser."
"Ça pourrait être votre fille, votre sœur", a embrayé le père d'Alisha, encore "choqué" et "bouleversé", appelant les participants à une minute de silence.
À peine une semaine après la mort violente d'Alisha, l'émotion est toujours très vive dans la commune du Val-d'Oise de 110.000 habitants. Les deux suspects, un garçon et une fille de 15 ans, ont été écroués dans les quartiers pour mineurs de deux établissements pénitentiaires. Ils encourent jusqu'à vingt ans de prison.
Alisha, 14 ans, a succombé à un guet-apens lundi après-midi sous le viaduc de l'autoroute A15. Dans ce lieu à l'écart des habitations, la jeune fille aurait été brutalement frappée puis jetée dans le fleuve, encore consciente. Les relations au sein du trio scolarisé en troisième dans le même établissement, "trois amis au début", s'étaient dégradées ces dernières semaines, entre amourettes et "futilités" adolescentes, selon le procureur de Pontoise Eric Corbaux.
Le cyberharcèlement doit être sanctionné plus sévèrement
Jean-Michel Blanquer
Les choses s'étaient envenimées au point que leur lycée professionnel avait temporairement exclu les deux suspects pour le harcèlement de la victime. Alisha avait vu son téléphone piraté et des photos d'elle en sous-vêtements diffusées sur Snapchat. Les deux mis en examen devaient passer en conseil de discipline mardi, le lendemain du drame. En garde à vue, les deux adolescents "n'ont pas fait part non plus d'un remords immédiat", a déclaré le procureur.
Dimanche, Jean-Michel Blanquer a souligné que le "cyberharcèlement doit être sanctionné plus sévèrement", saluant le fait qu'il y ait "de plus en plus de conseils de discipline liés à ce type d'affaire". Présente à la marche blanche ce dimanche, Valérie Pécresse, abonde elle aussi en ce sens : "C'est une des missions que nous avons : prévenir le harcèlement scolaire. Il ne faut jamais le minimiser."
"Ce qu'il s'est passé à Argenteuil est un drame", s'est désolée la présidente de la région Île-de-France. "Un drame pour toute une communauté éducative qui a tout fait bien : le lycée avait signalé le harcèlement et des sanctions étaient en train d'être prises."
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info
- InternationalGuerre en Ukraine : les attaques en Russie se multiplient
- Police, justice et faits diversMeurtre d'Iris dans le Morbihan
- SportsMohamed Haouas, international français de rugby, dans la tourmente judiciaire
- Police, justice et faits diversKarine Pialle : mystère autour de la disparition de la mère de famille
- Santé et bien êtreAllergies aux pollens : la France en alerte