Mort d'Éric Masson: "Le principal suspect n'a pas souhaité s'expliquer"

A.S
Publié le 12 mai 2021 à 13h50, mis à jour le 12 mai 2021 à 14h27

Source : TF1 Info

JUSTICE – Le procureur d la République d'Avignon a donné des détails ce mercredi sur les suites de l'enquête concernant le meurtre du brigadier Éric Masson, 36 ans, tué à Avignon mercredi dernier.

Il a pris la parole à 11h et a rendu hommage au policier Éric Masson, dont les obsèques se tenaient au même moment, non loin de là, à Bédarrides. Ce mercredi, le procureur de la République d'Avignon a livré de nouvelles informations concernant les suites de l'enquête après la mort du brigadier de 36 ans, tué par balles mercredi 5 mai lors d'une opération antidrogue dans la Cité des Papes. 

"Hier soir, à l'issue de leurs gardes à vue, deux personnes ont été déférées devant un juge d'instruction. Il s'agit du tireur présumé et de la personne qui se trouvait à ses côtés au moment des faits. Le tireur présumé qui est le plus jeune et qui est âgé de 19 ans a été mis en examen du chef d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique' à savoir Éric Masson, mais aussi de tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique, à savoir le second policier qui était présent au moment des faits, qui a riposté, mais en direction duquel il semblerait que le meurtrier ait également tiré sans toutefois l'atteindre", a détaillé le magistrat.

Philippe Guémas a également précisé que "tout au long de sa garde à vue, le mis en cause a contesté les faits qui lui été reprochés, ce malgré de nombreux éléments recueillis à son encontre et plus particulièrement sa reconnaissance formelle par le second policier qui était présent au moment où son collègue a trouvé la mort ainsi que par d'autres témoins". 

Ainsi, face au juge d'instruction, le principal suspect "n'a pas souhaité s'expliquer et a demandé à bénéficier de son droit au silence", a expliqué le procureur. "Il est donc resté sur la même position."  

Le deuxième homme n'est pas un "complice"

L'homme de 20 ans qui avait été interpellé dans la voiture au péage de Remoulins avec le principal suspect et qui était lui aussi en garde à vue depuis dimanche a été mis en examen des chefs de recel de malfaiteurs pour s'être enfui avec le meurtrier présumé et caché avec lui et de non-assistance à personne en danger "pour s'être enfui ne pas avoir prêté assistance à Éric Masson qui venait de s'écrouler sous ses yeux"

"Cet individu a été présenté par les médias abusivement comme étant le complice du premier", a déclaré le magistrat. "Il faut savoir que pour asseoir une qualification du chef de complicité, il faut établir que la personne en question ait eu un rôle actif dans la commission du crime en question, ce qui n'est pas le cas en l'espèce puisque ce second individu a simplement assisté à la scène." 

Philippe Guémas a indiqué que ce deuxième individu avait, au cours de sa garde à vue, reconnu les faits qui lui étaient reprochés. "Il a notamment confirmé que la personne qui était déférée au même moment que lui était bien celui qui avait tiré sur le brigadier de police Éric Masson". Conformément aux réquisitions du parquet, les deux hommes ont été placés en détention provisoire mardi soir.

Une nouvelle garde à vue

Le procureur a évoqué ensuite le sort d'une troisième personne qui se trouvait en garde à vue ce mercredi 12 mai. "Il s'agit du propriétaire du local dans lequel les deux fugitifs ont séjourné entre le 5 et le 9 mai jusqu'à leur arrestation. Les juges d'instruction statueront de son sort dans le courant de la journée." 

Enfin, au sujet des deux autres personnes placées en garde à vue dimanche, le procureur a fait savoir que le "chauffeur" quinquagénaire interpellé au volant de la voiture à bord duquel se trouvaient les deux mis en cause était "a priori hors de cause"

"Il aurait été contacté pour transporter des personnes mais sans avoir connaissance de qui il transportait et sans être complice de quoique  ce soit." Le magistrat a en outre affirmé que les enquêteurs disposaient d'éléments concrets aujourd'hui pour dire que les suspects prenaient, au moment de leur interpellation, la fuite vers l'Espagne. "Il a été retrouvé une adresse en Espagne où les personnes étaient censées se diriger." La sœur du suspect, elle aussi placée en garde à vue un temps avant d'être relâchée, n'est pas poursuivie "en l'état". 

 

L'enquête se poursuit mais est "loin d'être terminée surtout au regard des dénégations du principal mis en cause", a conclu le procureur. Des investigations complémentaires vont être menées ainsi que des expertises de personnalités sur les deux mis en cause. 

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