Mort d'Yvan Colonna : les premières révélations du rapport d'enquête sur son agression

par Léa COUPAU
Publié le 30 mars 2022 à 12h10

Source : JT 20h WE

Un rapport d’enquête, consulté par FranceInfo, explique comment Yvan Colonna a pu être agressé sans l’intervention des agents pénitentiaires.
Le nationaliste corse avait été roué de coups mercredi 2 mars, avant de décéder de ses blessures trois semaines plus tard.

Y a-t-il eu une faute du centre pénitentiaire ? Ce mercredi 30 mars, la commission des lois de l'Assemblée nationale entend le directeur de la maison centrale d'Arles (Bouches-du-Rhône) et l'ancienne directrice au sujet de l'agression mortelle d'Yvan Colonna par un autre détenu. Un rapport d'enquête du parquet national antiterroriste, qu'a pu consulter FranceInfo, révèle que l'attaque aurait pu passer inaperçue pour plusieurs raisons.

Les caméras de surveillance en maintenance

Mercredi 2 mars, le nationaliste corse est roué de coups dans la salle de sport pendant six longues minutes avant qu'un agent pénitencier n'intervienne. D'après nos confrères de FranceInfo, ce jour-là, une opération de maintenance a nécessité l'arrêt des 280 caméras de la prison durant quelques minutes, rendant invisible l'agression d'Yvan Colonna. Pour le directeur de la maison centrale d'Arles, il pourrait y avoir une autre explication à cela : les deux caméras présentes dans la salle de sport transmettaient des images qui n'apparaissaient pas forcément sur les écrans des agents au moment du drame.

Quid de la surveillance physique ? Là encore, personne n'a vu l'agression. Le rapport d'enquête indique que les deux agents qui effectuaient des rondes autour de la salle de sport n'étaient pas à proximité des prisonniers. Yvan Colonna et son agresseur se seraient donc retrouvés seuls au moment des faits. D'autres détenus, présents dans la salle d'à côté, ont, eux, assuré avoir entendu des cris, "comme il y en a souvent en prison", ont-ils précisé aux enquêteurs. Ils n'ont pas donné l'alerte.

Se pose également la question du statut des détenus particulièrement signalés (DPS). L'agresseur, Franck Elong Abé, via son rôle d'"auxi", qui permet de travailler dans la prison, pouvait se déplacer plus librement au sein de l'établissement. Une liberté qui interroge : cet ancien djihadiste camerounais avait déjà pris en otage une infirmière à la prison de Sequedin, dans le Nord.

L'avocat de Franck Elong Abé répète que son client n'a pas prémédité son geste. Les deux hommes étaient des "copains", discutaient souvent ensemble, "couraient ensemble", "jouaient aux échecs ensemble", rappelle-t-il. Aucun signe, jusqu'au blasphème d'Yvan Colonna selon le détenu, ne pouvait donc laisser présager de la survenance d'un tel acte.


Léa COUPAU

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