Enseignant tué à Dunkerque : sa femme mise en examen pour "assassinat"

par A.S
Publié le 22 septembre 2023 à 18h09, mis à jour le 22 septembre 2023 à 18h35

Source : JT 20h Semaine

Placée en garde à vue mercredi après la découverte du corps de Patrice Charlemagne à Dunkerque, son épouse a été mise en examen ce vendredi pour "assassinat".
Lundi, Justine Jotham avait appelé les policiers en disant avoir fui son domicile après l'irruption de cambrioleurs.

Moins d'une semaine après le drame, la femme de Patrice Charlemagne, professeur d’université retrouvé mort à coups de couteau lundi à l'aube, a été mise en examen pour assassinat et placée en détention provisoire, a indiqué vendredi la procureure de Dunkerque Charlotte Huet.

La suspecte, Justine Jotham, 37 ans, "a reconnu lors de sa garde à vue avoir porté des coups de couteau à son mari", Patrice Charlemagne, 51 ans, a déclaré la procureure, qui n'a pas donné de précision sur le mobile.

Ni "plainte" ni "main courante"

La mise en cause "a bien évidemment donné une explication à son geste", "elle a participé à l'enquête et a livré, je pense, tout ce qu'elle avait à livrer à cet instant", a poursuivi la procureure selon laquelle "il n'y a pas de raison de penser que son discernement était altéré".

"S'agissant du mobile, nous avons de premiers éléments aujourd'hui" qui "restent à explorer", a-t-elle ajouté sans plus de détails. Elle a précisé qu'aucune "plainte ou main courante dans la sphère conjugale" n'était parvenue au parquet.

Il n'y a jamais eu de cambriolage

Docteure et maître de conférences en littérature, Justine Jotham est enseignante chercheuse à l'Université du Littoral Côte d'Opale où enseignait également le défunt, professeur agrégé d'allemand et de néerlandais. Élue en 2020 sur la liste du maire de Dunkerque Patrice Vergriete  - désormais ministre du Logement - elle est également auteure jeunesse et dirigeait une association culturelle de promotion de la lecture.

Lundi dernier, elle avait alerté la police à 4 heures du matin en affirmant que le couple avait été réveillé par des cambrioleurs et qu'elle avait quitté les lieux avec sa fillette de 20 mois, tandis que l'homme était resté dans le pavillon.

À leur arrivée, les policiers avaient découvert le quinquagénaire dans une chambre au premier étage du domicile conjugal de Rosendaël, en périphérie de Dunkerque, frappé de plusieurs coups de couteau.

Deux couteaux ensanglantés, une paire de gants, une lampe torche et un ordinateur portable avaient été saisis à proximité du domicile. Une enquête pour homicide volontaire avait été ouverte lundi, confiée à la police judiciaire.  

De nombreuses incohérences

"En cours d'exploration" dans un premier temps, selon la procureure, la thèse du cambriolage avait été rapidement écartée, au vu des "incohérences" révélées par "les constatations techniques et scientifiques sur la scène du crime, tout autant que les examens médico-judiciaires" sur la victime et son épouse. Placée en garde à vue mercredi, celle-ci a été confrontée à plusieurs éléments matériels suspects notamment une entaille sur sa main gauche, qui correspondait à celle d'un gant retrouvé sur place. Par ailleurs, l'analyse des smartphones qui laissait supposer des tensions dans le couple.

Sur sa page Facebook, Justine Jotham affichait en janvier 2022 une image de bonheur familial après la naissance de leur fillette, par PMA. Celle-ci a été hospitalisée et le parquet va s'employer à préparer sa prise en charge "dans le milieu familial pour qu'il y ait une forme de continuité affective", a indiqué Mme Huet.

La mort de l'enseignant, très investi dans la vie locale, avait suscité une pluie d'hommages et de condoléances sur les réseaux sociaux.  En poste depuis 1999 à l'Université du littoral, la victime enseignait dans le département techniques de commercialisation de l'IUT, qu'il avait un temps dirigé, et siégeait au conseil administratif, a indiqué l'université.


A.S

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