Mort de Sihem : "Personne n'avait connaissance de cette relation" avec le suspect, selon l'avocat de la famille

Publié le 2 février 2023 à 16h52

Source : JT 13h Semaine

Le corps sans vie de Sihem, disparue depuis une semaine, a été retrouvé ce jeudi.
Un homme a reconnu l'avoir tuée au cours d'une "dispute liée à une relation amoureuse".
Selon Mourad Battikh, avocat de la famille, personne n'était au courant de cette relation.

La relation entre Sihem et son possible meurtrier désormais au cœur de l'enquête. Avant que le corps de la lycéenne de 18 ans ne soit retrouvé dans la nuit de mercredi à jeudi, sur la base des déclarations du suspect, Mahfoud H., ce dernier a indiqué mercredi "avoir tué la jeune femme dans le cadre d'une dispute liée à leur relation amoureuse alors même qu'ils s'étaient retrouvés la nuit des faits en toute intimité", selon la procureure de la République de Nîmes.

Interrogée à propos des aveux de Mahfoud H, la magistrate a toutefois prévenu qu'elle n'avait "que ce que le mis en cause a déclaré". "Je serai très prudente sur les conséquences et les conclusions qu'on peut en tirer", a-t-elle insisté.

Mahfoud H., 39 ans, et Sihem avaient-ils une liaison ?" Non", a répondu Me Mourad Battikh, l'avocat de la famille de la victime, jeudi après-midi. "Cette relation amoureuse, je vous le dis de façon tout à fait claire, personne n'en avait connaissance, et pour l'instant, ça n'est que la version de la personne mise en examen. Cette version n'est corroborée par personne. Personne n'avait connaissance de cette relation hypothétique. Sihem n'est plus là pour la confirmer. Évidemment, c'est une version du mis en examen. Il est tout à fait probable que cette relation n'ait jamais existé", a estimé l'avocat. 

Sihem gardait les enfants du suspect

Ce jeudi, une semaine après la disparition de Sihem, le corps sans vie de la jeune femme a été retrouvé vers une heure du matin dans un chemin de campagne isolé près de la Grand-Combe (Gard), commune où elle avait disparu. 

Sihem était la cousine de l'ex-compagne de Mahfoud H. Cette dernière, placée comme lui en garde à vue mardi, a été mise hors de cause et est ressortie libre de la mesure. Lui a été mis en examen ce jeudi des chefs d'"arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire sans libération volontaire avant le septième jour". Il a été placé en détention provisoire après avoir désigné le lieu où se trouvait le corps de la jeune femme aux enquêteurs.

"Sihem voyait ce monsieur (Mahfoud H. NDLR) comme une nièce voit un oncle, comme une petite sœur voit un grand-frère. Il y a un grand écart d'âge entre les deux. La relation qui faisait le lien entre Sihem et ce monsieur, c'est simplement qu'elle gardait les enfants de sa cousine très régulièrement. Sa cousine qui est donc l'ex-femme de cet individu", a insisté Me Mourad Battikh. 

Le suspect "n'était pas fréquenté par la famille de Sihem"

Sihem a-t-elle rejoint Mahfoud H. le soir de sa disparition ? A-t-elle prévenu une amie pour lui faire part de cet élément ? A-t-elle été enlevée ? A-t-elle été séquestrée ?  "Une enquête est en cours, je ne peux pas rentrer dans les détails de l'enquête. Mais en tout état de cause, il n'y a pas de relation connue de qui que ce soit concernant Sihem et cet individu" a répété Me Battikh laissant le magistrat instructeur faire son travail pour tenter de trouver des réponses à toutes ces questions.

La jeune fille avait-elle peur de cet homme, plus âgé, et réputé violent ? "On sait qu'il a un casier assez lourd, avec de nombreuses mentions, on parle de treize mentions. Donc évidemment que ça n'était pas quelqu'un qui était fréquenté par cette famille (celle de Sihem NDLR) car c'était une famille très sérieuse, sans problème. Sihem est une jeune fille sérieuse, sans problème. Les parents sont des parents sérieux sans problème. Évidemment, ça venait jurer un peu avec le reste de la famille" a assuré l'avocat. 

La famille de Sihem en état de "sidération"

Me Battikh a par ailleurs demandé aux journalistes de ne pas tenter de prendre attache avec la famille de la victime et de la laisser faire son deuil. "Quand on est parents, frère, sœur, cousin, cousine, ami(e) de Sihem, on a tout prévu sauf la disparition de cet être exceptionnel donc pour l'instant, il y a des sentiments mélangés : colère, sidération, tristesse extrêmement profonde", a souligné l'avocat saluant la "dignité" des proches de Sihem face à la douleur. 

Il a précisé que ce que ces derniers attendaient aujourd'hui, c'était avant tout"la vérité". 


Aurélie SARROT

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