COLD CASE - Après la petite Maëlys en Isère, Nordahl Lelandais est désormais soupçonné d'avoir assassiné le caporal Arthur Noyer en Savoie. Des soupçons qui vont conduire les enquêteurs à rouvrir les affaires de disparitions non élucidées dans la région.
Maëlys, Arthur Noyer… Nordahl Lelandais est-il impliqué dans d’autres affaires criminelles ? Le parcours de cet ancien maître-chien de 34 ans est désormais au cœur des investigations qui vont être menées dans les mois qui viennent. Soupçonné d’avoir tué la petite Maëlys, l’homme est depuis mercredi accusé d’avoir assassiné le caporal Arthur Noyer. Le 12 avril dernier, ce jeune militaire de 24 ans avait disparu à l’issue d’une soirée en discothèque à Chambéry pour rejoindre sa caserne à pied située à quelques kilomètres de là. Il avait été vu pour la dernière fois en train de faire du stop.
Des indices "graves et concordants" fournis par le bornage du téléphone et du véhicule ont conduit à la mise en examen pour « assassinat » de Nordahl Lelandais, a expliqué hier soir le procureur de la République Thierry Dran. Car dans le même temps de la garde à vue du suspect, les analyses scientifiques faites sur un crâne retrouvé sur un chemin de randonnée confirmaient qu’il s’agissait bien de celui d’Arthur Noyer.
Avant de terminer sa conférence de presse, le procureur précisait ce que plusieurs sources avaient déjà indiqué : "à la lumière du parcours de Nordahl Lelandais, nous allons regarder toutes les disparitions inquiétantes qui ont pu avoir lieu dans la région". Si aucun nom n’a été cité, la presse a dès le lendemain ressorti tous les cold cases de ces dernières années à commencer par une des plus grandes énigmes de la région : la tuerie de Chevaline. Le 5 septembre 2012, trois membres d’une famille britannique et un cycliste français avaient été abattus sur une route forestière de Haute-Savoie. "Pour l’heure, établir un lien relève du pur fantasme. On est encore au stade de vérifications dans le but d’écarter tout lien", indique une source proche de l’enquête à LCI. Le parquet d’Annecy confirme que plusieurs dossiers non élucidés vont être examinés. "L’affaire Chevaline le sera également mais en l’état, il n’existe aucun élément pouvant établir un quelconque lien", nuance-t-il.
Deux hommes disparus dans un festival de Savoie
Les enquêteurs vont se pencher sur la disparition de deux hommes à un an d'intervalle, en 2011 et 2012, en marge d'un festival électro au Fort de Tamié (Savoie). Jean-Christophe Morin, 23 ans, avait disparu en septembre 2011. Le jeune homme, originaire de Sallanches, s’était rendu à la soirée en faisant du stop. Seul son sac à dos sera retrouvé. Les appels à témoins lancés par ses proches et les investigations sur le terrain ne donneront rien.
Un an après, c’est au tour d’Ahmed Hamadou, un Savoyard de 45 ans, de disparaître mystérieusement. Selon le Dauphiné, il était parti avec un ami au festival mais avait été refoulé à l’entrée par la sécurité à cause d’une altercation. Les deux hommes auraient été séparés et la suite reste floue. Son ami Yan serait rentré à Chambéry avant de disparaître sans donner de nouvelles durant 3 semaines. Puis il est réapparu. Ahmed Hamadou, lui, n’a jamais redonné signe de vie. Interrogé sur France 3, le cousin du disparu a indiqué qu’Ahmed et Nordahl Lelandais se connaissaient "de vue". Les deux hommes habitaient selon lui "à 5 minutes de route".
Estelle Mouzin
La disparition d’un jeune Belge va également faire l’objet de recoupements. Le 4 juillet dernier, Adrien Mourialmé avait disparu près du lac d'Annecy où il travaillait en tant que cuisinier dans un hôtel-restaurant à Talloires-Montmin (Haute-Savoie). Selon le Parisien, sa mère a été prévenue par une "source française" que des vérifications allaient être entreprises depuis la mise en cause de Nordahl Lelandais.
Enfin, la famille de la petite Estelle Mouzin a demandé aux juges qui instruisent le dossier de mener des vérifications. "C'est une vérification normale, une démarche que l'on fait quand il y a un enlèvement d'enfant", indiquent les avocats de la famille. Le 9 janvier 2003, la fillette de 9 ans avait disparu en rentrant de l'école. Les nombreux témoignages et les pistes étudiés par les enquêteurs de la police judiciaire de Versailles n'ont jamais abouti.