Une nouvelle plainte a été déposée contre Jacques Bouthier, ex-patron français accusé, avec d'autres collaborateurs, de harcèlement sexuel par de jeunes employées à Tanger.Un septième suspect a été placé en garde à vue.Mais l'enquête en cours pourrait révéler de nouveaux éléments.
C'est une affaire qui n'en finit pas de prendre de l'ampleur. Samedi 16 juillet, une septième plainte a été déposée contre Jacques Bouthier. Cet ex-patron français est accusé, avec plusieurs de ses collaborateurs, de harcèlement sexuel par de jeunes employées à Tanger entre 2018 et avril 2022. Jusqu'à aujourd'hui, six Marocaines avaient porté plainte. "Les victimes ont décidé de briser la loi du silence et d'autres suivront aussi", a promis Me Abdelfattah Zahrach, un avocat des plaignantes, lors d'une conférence de presse.
Des témoignages incriminants
Durant ce point, la garde à vue d'un septième suspect, de nationalité française, a également été annoncé. Cinq autres collaborateurs avaient été traduits devant un juge d'instruction et mis en détention provisoire le 6 juillet dernier quand un sixième inculpé avait été laissé libre. Tous sont accusés de "traite d'êtres humains", "harcèlement sexuel", "attentat à la pudeur" et "violences verbales et morales".
Ces six salariés du groupe, cinq Marocains - dont deux femmes - et un Français, auraient "recruté et préparé psychologiquement les filles pour la venue du patron" et "justifiaient les agissements déplacés" de Jacques Bouthier, selon une autre avocate membre de l'Association marocaine des droits des victimes, Karima Salama. En France, la justice a mis en examen, fin juin, deux hommes, dont un policier, dans l'enquête pour "traite d'êtres humains" et "viols sur mineure" dans laquelle Jacques Bouthier est incarcéré.
L'enquête en cours "va révéler d'autres victimes et d'autres complices", a d'ailleurs assuré l'avocate. Plusieurs plaignantes ont déjà fait état de harcèlement sexuel systématique, de menaces et d'intimidations au sein d'Assu 2000 à Tanger, tout en devant supporter un climat de précarité sociale.
Certaines ont raconté avoir été licenciées après avoir refusé de "céder au harcèlement et au chantage" de Jacques Bouthier "et de ses complices". Des confessions rares au Maroc, où les victimes d'abus sexuels restent souvent stigmatisées par la société. Les jeunes femmes ont par ailleurs dénoncé une "campagne d'intimidation dans les médias et sur les réseaux sociaux" menée par "le clan Bouthier".