Opération "Wuambushu" : le tribunal judiciaire suspend l'évacuation d'un bidonville à Mayotte

par Antoine LLORCA avec l'AFP
Publié le 25 avril 2023 à 7h04, mis à jour le 25 avril 2023 à 7h59

Source : TF1 Info

Ce mardi, la justice a annoncé la suspension de l'évacuation d'un bidonville.
Celle-ci devait avoir lieu dans le cadre de l'opération "Wuambushu" contre la délinquance et l'habitat insalubre dans le département.

Le tribunal judiciaire de Mamoudzou a suspendu l'évacuation d'un bidonville à Mayotte, prévue ce mardi dans le cadre de l'opération contre la délinquance et l'habitat insalubre menée dans le département français de l'océan Indien. L'évacuation de ce bidonville, situé à Koungou à proximité de Mamoudzou, initialement prévue mardi à partir de 6h00 locales (5h à Paris), dans le cadre de l'opération "Wuambushu", a été suspendu, la justice constatant "l'existence d'une voie de fait", tenant aux conditions d'expulsion jugées "irrégulières" par les personnes s'opposant à l'expulsion. 

"Le préfet de Mayotte prend acte de la décision du tribunal judiciaire de Mamoudzou. Il a demandé aux avocats de l'État de faire appel", a indiqué à l'AFP la préfecture de Mayotte. 

Le Préfet de Mayotte Thierry Suquet avait affirmé lundi que la France "n'arrêtera(it) pas" les opérations de lutte contre la délinquance et l'habitat insalubre pour lesquelles quelque 1800 membres des forces de l'ordre ont été déployés à Mayotte, archipel français de l'océan Indien. 

Dans le cadre de l'opération baptisée Wuambushu ("reprise" en Mahorais), la France prévoit de déloger des migrants en situation irrégulière des bidonvilles de Mayotte, 101e département français, et d'expulser les sans-papiers -pour la plupart Comoriens - vers Anjouan, l'île comorienne la plus proche située à 70 km. Mais les Comores ont refusé lundi l'accostage d'un navire transportant une soixantaine de personnes. Le représentant de l'État a dit espérer "reprendre rapidement" les rotations de bateaux vers l'île comorienne d'Anjouan. 

Les deux députés du département, Estelle Youssouffa (Liot) et Mansour Kamardine (LR), ont apporté leur "soutien" à l'opération controversée, Mme Youssouffa voyant dans les bidonvilles des "foyers d'insécurité, de violence, qui abritent les trafiquants et les gangs".


Antoine LLORCA avec l'AFP

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