Ouverture du procès de Farida C., l'infirmière violemment interpellée lors d'une manifestation de soignants

Publié le 22 février 2021 à 6h45, mis à jour le 22 février 2021 à 7h06

Source : JT 20h Semaine

JUSTICE - Le procès d’une infirmière interpellée en marge d’une manifestation des soignants, en juin 2020, s’ouvre lundi 22 février à Paris. Elle comparaît notamment pour "outrage" envers les forces de l'ordre.

L’image de cette infirmière interpellée avec brutalité par les forces de l’ordre avait été beaucoup partagée sur les réseaux sociaux. Farida C. avait été arrêtée en juin 2020 en marge d’une manifestation des soignants. Elle comparaît lundi 22 février devant le tribunal de Paris pour "outrages" et "violences sans incapacité temporaire de travail".

Cette infirmière de 51 ans, travaillant à l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif (Val-de-Marne), était venue exprimer son ras-le-bol en pleine crise du Covid-19, sur l'esplanade des Invalides. Des vidéos la montreront jeter des projectiles en direction des forces de police et leur faire des doigts d’honneur. Quelques minutes plus tard, elle sera arrêtée sans ménagement, plaquée au sol.

Lors de son audition, l'infirmière a reconnu avoir jeté des cailloux en direction des forces de l'ordre tout en précisant que sa colère n'était pas dirigée contre les policiers mais contre l'Etat. Son avocat, Me Arié Alimi, a précisé l’état d’esprit de sa cliente à l’approche du procès : "Elle va expliquer pourquoi et comment une infirmière de 51 ans, mère de deux enfants, qui n'a jamais commis la moindre infraction ni violence en arrive à se comporter comme ça dans le cadre d'une manifestation", a-t-il expliqué, évoquant "la violence subie par l'hôpital, les soignants, les patients, tant avant que pendant la crise du Covid".

Un geste contre l'Etat, pas contre les policiers

Dans une interview pour Franceinfo, l’infirmière a regretté son geste : "Quand je me suis levée, le 16 juin, pour aller manifester, c'était pour manifester, pas pour jeter du bitume […] Cet événement est resté dans ma tête pendant plusieurs mois, ça tournait en boucle". Elle a également précisé sa véhémence qui ne s’adressait pas aux forces de l’ordre en particulier : "Pour moi, mon geste était plus symbolique qu'autre chose, mais mon doigt d'honneur s'adressait surtout aux réformes de l'État", a-t-elle expliqué. 

Cette infirmière risque jusqu’à trois ans de prison et 45.000 euros d'amende.


La rédaction de TF1info

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