Le jeune femme de 24 ans a été mise en examen lundi notamment pour "meurtre", "viol" et "actes de barbarie".La principale suspecte dans le meurtre de Lola, 12 ans, avait fait l'objet d'une Obligation de quitter le territoire français en août dernier.Cette situation administrative s'est immiscée dans le champ politique, jusqu'à l'Assemblée nationale où le gouvernement a été pris à partie.
L'auteure présumée du meurtre de Lola vendredi dernier dans le 19e arrondissement de Paris ne devait plus se trouver dans l'Hexagone depuis près de deux mois. Cette information a été confirmée ce mardi à TF1/LCI par plusieurs sources. Selon nos informations, la jeune femme, une Algérienne âgée de 24 ans, a été contrôlée par la Police aux frontières (PAF) de l’aéroport d'Orly le 20 août dernier.
Arrivée en France avec un visa étudiant
Elle avait franchi la ligne d’un point d’inspection filtrage - la zone de contrôle des passagers - sans avoir le moindre billet d’avion, déclenchant ainsi à son encontre une procédure "de manquement faite aux dépens de la société de sûreté".
Arrivée en France en 2016 avec un visa étudiant qui a expiré depuis, la suspecte a ensuite été contrôlée aux aubettes - les comptoirs destinés aux contrôles de police - de l'aéroport par des agents qui constatent qu'elle est en situation irrégulière. Pour autant, la jeune femme n’a pas été placée en centre de retenue administrative (CRA), mais en simple retenue pour vérifier ses droits au séjour.
Pas d'antécédents judiciaires
Elle a ensuite fait l'objet d'une décision d'Obligation de quitter le territoire français (OQTF), sans rétention par la préfecture de police, son casier judiciaire étant vierge, et a été laissée libre de ses mouvements. Par ailleurs, aucune mesure n'était concrètement programmée pour son expulsion à court terme vers l’Algérie, son pays natal. Elle avait 30 jours pour quitter le territoire.
Victime de violences conjugales
Selon une source proche de l'enquête, elle n'avait aucun antécédent judiciaire, et n'était connue des services de police que comme victime de violences conjugales, en 2018. C'est ce qu'a confirmé Eric Dupond-Moretti, ce mardi, en s'insurgeant contre les élus de droite à l'Assemblée nationale.
CAP restauration en poche selon ses déclarations, la meurtrière présumée n'avait ni logement, ni emploi, ni ressources, au moment de son interpellation. Domiciliée chez une connaissance habitant dans le Val-de-Marne, elle était hébergée de
temps en temps chez sa sœur, qui réside dans le même immeuble que la famille de Lola, dans le 19e arrondissement de Paris.
Vives réactions politiques
La situation administrative de l'auteure présumée du meurtre de Lola a provoqué de vives réactions, notamment de la part de l'extrême droite et d'une partie de la droite. Lundi, Éric Zemmour, président de Reconquête, a tweeté :"De nationalité algérienne et en situation irrégulière, c’est officiel : l’assassin de #Lola n’aurait jamais dû croiser sa route. Encore une fois. #francocide."
"Les révélations sur le profil de la femme suspectée du massacre de la petite Lola, qui, on l’apprend, est en situation irrégulière, sont un cas d’école sur le caractère hors contrôle de l’immigration clandestine dans notre pays. Le débat doit s’ouvrir… enfin", a posté sur le même réseau social Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale.
Il y a à peine un mois qu'elle a eu l'obligation de quitter le territoire national
Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur
Interrogé ce mardi matin sur RTL sur cette affaire et sur cette polémique naissante, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a déclaré :"Je crois qu'en plus du drame ignoble qui touche cette famille, il y a beaucoup d'indécence de la part de personnes qui transforment cette histoire en tract électoral".
"La suspecte qui est aujourd'hui concernée, mise en examen et incarcérée par la justice, n'est pas connue des services de police, a moins de 25 ans, est arrivée régulièrement en tant qu'étudiante sur le territoire national", a expliqué le ministre de l'Intérieur au micro de nos confrères. "Il y a à peine un mois qu'elle a eu l'obligation de quitter le territoire national. Les choses se sont faites dans des conditions, je crois, qui sont malheureusement non prévisibles. Surtout que cette personne est elle-même manifestement connue comme victime de violences conjugales".
Une enquête interne au sein de la préfecture de police de Paris devrait être diligentée sous peu sur ce volet de l'affaire.
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TF1 Info